Dakar abrite depuis hier, mercredi 12 mars 2014, un atelier de partage et d’information sur les Directives volontaires. Initié par la FAO, ce document vise une gouvernance responsable des régimes fonciers. Cette rencontre est organisée par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural (Maer), en partenariat avec la FAO, le FIDA et l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (Ipar).
Une nouvelle gouvernance foncière axée sur la reconnaissance et le respect de tous les droits fonciers légitimes et leurs détenteurs. Tel est le principe que défendent les «Directives volontaires», inscrites au menu d’une rencontre ouverte hier, mercredi 12 mars 2012, à Dakar. Initiées par le Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (Fao), elles visent une amélioration de la gouvernance foncière. Autrement dit, elles prônent une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale.
Selon le directeur exécutif de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (Ipar), Cheikh Oumar Ba, leur appropriation par tous les acteurs peut constituer une réponse aux conflits fonciers au Sénégal. Pour lui, les Directives volontaires permettent aussi bien à l’Etat qu’aux parlementaires, mais également aux élus locaux et à la société civile, de puiser des éléments pour les négociations futures avec les investisseurs.
Ainsi, il a plaidé la diffusion du document et son appropriation par les parlementaires et les acteurs de la société civile comme élément de négociation avec les décideurs politiques et les autres acteurs. «C’est un cadre intéressant qui est reconnu au niveau mondial. Il précise qu’on ne doit pas installer un investisseur privé sans tenir compte de l’impact environnemental que son installation va apporter au niveau local. Ces directives prônent la régulation de l’accès à la terre: il y a des investisseurs qui ont besoins des ressources mais il y a aussi des populations qui utilisent ces ressources», a-t-il expliqué.
Abondant dans le même sens, Cheikh Seck, président de la Commission du développement et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale a rappelé la nécessité de l’amélioration de la gouvernance foncière dans tous ces aspects. Ainsi, il a suggéré la réforme de la loi sur le Domaine national. A son avis, cette loi n’est plus adaptée au contexte actuel du Sénégal notamment avec l’acte 3 de la décentralisation.
Agrobusiness: l’Etat pour un partenariat gagnant-gagnant
Le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a réaffirmé l’engagement du gouvernement sénégalais à développer l’agrobusiness. Présidant la cérémonie d’ouverture de l’atelier de partage et de réflexion sur la mise en œuvre des Directives volontaires (DV) il a relevé le rôle important des exploitations familiales dans l’atteinte d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. Papa Abdoulaye Seck a indiqué que le gouvernement va tout mettre en œuvre pour que celles-ci soit dans une situation de complémentarités avec les exploitants familiales.
Soulignant que l’heure n’est pas au choix entre ces deux types d’exploitations mais plutôt au développement des synergies fortes pour une agriculture diversifiée, le ministre Papa Abdoulaye Seck a prôné une cohabitation pacifique. «On doit se garder de faire de l’existence d’un marché rural, le préalable pour la sécurisation de l’investissement». Et d’ajouter, «Nous devons plutôt plaider pour qu’un investisseur négocie avec les collectivités locales sur la base d’un cahier de charges pour établir un partenariat gagnant-gagnant».