La commission de discipline du Pds s’est réunie hier, jeudi 12 janvier, pour statuer sur le sort de Farba Senghor, après sa récente sortie dans la presse fustigeant la gestion par l’actuelle direction (notamment Oumar Sarr) de l’ancien parti au pouvoir (2000-2012). Une sortie qui lui a valu une traduction devant la commission de discipline du parti libéral. Mais Farba Senghor a tenu à réitérer ses propos et entend attendre désormais la décision du secrétariat national du Pds.
« J’assume tout ce que j’ai dit dans la presse, je ne l’ai pas dit contre Abdoulaye Wade ni contre son œuvre mais je l’ai dit pour avoir un instrument performant», s’est exprimé Farba Senghor après avoir été entendu par la commission de discipline di Pds pendant presque deux tours d’horloge. « Je ne serai jamais sanctionné car ils ont reconnu à 70% ce que j’ai dit mais que je ne devais pas aller voir la presse. Je ne déclare pas la guerre à la direction mais j’essaye de montrer la voix», ajoutera-t-il.
Arrivé à 12h30 mn alors qu’il était convoqué à 12h00, Farba Senghor a tenu à réitérer ses propos et « a fait du Farba», comme l’a si bien indiqué Aida Mbodj présente sur les lieux pour les besoins du comité directeur exécutif du Pds. La présidente du Groupe parlementaire des démocrates et des libéraux, selon Farba Senghor qui s’entretenait avec la presse, a même voulu s’ériger en bouclier pour le défendre mais « le président de la commission, Abdoulaye Faye, s’y est opposé».
Poursuivant, Farba Senghor affirmera qu’outre Aida Mbodj, d’autres responsables libéraux sont aussi de son avis. « J’ai répondu à la convocation de la commission de discipline, j’ai répondu à toutes les questions posées. Il y a eu un problème de procédure parce que les avocats, Me Adama Sall et Me Moustapha Dieng, s’étaient constitués pour me défendre ainsi que Aida Mbodj et Pape Samba Mboup». Cette requête de se constituer sera toutefois rejetée par Abdoulaye Faye. « Le président de la commission a refusé cela, arguant que cette commission ne pouvait pas admettre des défenseurs et que cette phase interviendra lorsque le dossier sera transmis au niveau du secrétariat national».
Mais pour Farba Senghor, l’heure n’est pas aux conflits internes mais plutôt au renouveau du parti. Aussi dira-t-il, « il y a des imperfections avec le coordinateur du parti. Il faut qu’il réunisse les hautes responsables du parti et discute avec eux pour trouver des solutions. Nécessairement, s’il n’y a pas de discussion, le parti ne sera jamais performant. Et je me bats pour ca et c’est le combat du président Abdoulaye Wade pour que Oumar Sarr soit ouverte à la discussion avec tout le monde et que l’on soit ensemble». Au final, plaidera Farba Senghor, « Je n’ai jamais rien dit sur Me Abdoulaye Wade, sur Karim encore moins sur son épouse. Je suis un défenseur éternel du président Wade et de sa famille… Mon combat est de faire en sorte que le travail de Me Wade ne soit pas vain ». Qui plus est, a-t-il affirmé, « Je suis prêt pour le dialogue et c’est moi qui ai accueilli Oumar Sarr au Pds. Il faut quelqu’un pour défendre notre parti, quelqu’un qui porte l’avenir du parti contre tous les aléas et pour cela, il faut cette relève».
Reactions… Reactions… Reactions…
AÏDA MBODJ, PRÉSIDENTE DU GROUPE PARLEMENTAIRE DU PDS :«Farba Senghor a dit tout haut ce qu’on pense...»
«Je pense qu’il est inutile de préciser que Monsieur Farba Senghor est le symbole de la fidélité. Cependant, je ne connais pas les chefs d’accusation pour lesquels il est convoqué tout simplement parce que je ne siégeais pas à la commission de discipline. Mais si son tort est d’avoir dénoncé l’ostracisme qui est fait à certains responsables comme Aïda Mbodj, je suis de tout cœur avec lui et je dis que je suis avec Farba Senghor. Car, il n’a fait que dire à haute voix ce que les gens pensent tout bas ».
ABDOULAYE FAYE, PRESIDENT COMMISSION DE DISCIPLINE DU PDS : «C’est une question interne au parti qui sera réglée en interne»
La commission a suspendu ses travaux pour les reprendre dans quelques jours. Farba Senghor a été entendu et la commission avait commencé à délibérer mais ses travaux sont momentanément suspendus. C’est une question interne au parti qui est en train d’être réglée en interne. Le moment venu, l’instance en décidera. Le concerné a confirmé ses propos et la commission délibérera en fonction des règlements internes du parti dans moins d’une semaine.