Dakar a abrité hier, mercredi 12 mars, un atelier de partage sur l’étude sur la Cartographie des daaras de la région de Dakar. L’objectif de cette étude commanditée par la cellule nationale de lutte contre la traite des personnes avec l’aide financière de la Cellule d’Appui au Millenium Challenge Account, est de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène des enfants talibés mendiants au Sénégal.
La cellule nationale de lutte contre la traite des personnes en partenariat avec la cellule d’appui au Millenium Challenge Account a élaboré une cartographie des écoles coraniques du Sénégal afin de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène des enfants talibés mendiants au Sénégal. Les résultats de cette étude ont été validés hier, mercredi 12 mars, lors d’un atelier présidé par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba.
Selon Mamadou Wone, le consultant qui a mené cette étude, environ 1600 daaras ont été dénombrés dans la région de Dakar avec près de 57 à 60 mille apprenants dont plus de 55% sont des garçons et plus de 53 % des enfants trouvés dans ces daaras pratiquant la mendicité.
A son avis, il serait très important que le gouvernement du Sénégal puisse, dans le cadre de la réforme de l’éducation, donner un système éducatif qui inclut aussi l’enseignement du Coran dans le système d’éducation nationale. Car, soutient-il, « on ne peut pas accepter que la première institution d’éducation soit victime d’une marginalisation ».
Pour remédier à ce phénomène, M. Wone propose la mise en place de mécanismes pour protéger les enfants contre toute mobilité. « La plupart des enfants viennent des pays limitrophes, donc il est important que le Sénégal, dans le cadre de la coopération bilatérale puisse mettre en place des mécanismes pour protéger les enfants contre une mobilité qui les rend vulnérables à la traite», préconise-t-il.
Dans sa communication, Me Sidiki Kaba, garde des Sceaux, ministre de la Justice, a rappelé l’incendie de la Médina qui a emporté 9 talibés avant de déplorer le fait que la mendicité des enfants soit toujours une réalité dans notre société malgré tous les efforts consentis.
« Je suis sûr que chacun d’entre nous a en mémoire le drame qui s’est passé à la Médina dont 9 talibés ont péri et nous continuons hélas d’observer le spectacle malheureux des enfants talibés dans les rues de Dakar, ce qui est une violation des droits les plus élémentaires de cette catégorie vulnérable», s’est-il indigné.
Par ailleurs, il a indiqué que les difficultés que rencontrent les sénégalais dans la lutte contre ce phénomène sont multiples mais les réponses qui lui sont apportées ou qui sont en cours d’élaboration sont nombreuses.
« En effet, le gouvernement a pris conscience de l’ampleur du phénomène de la traite des personnes en général et de la mendicité des enfants en particulier. Cela s’est matérialisé par la ratification de la plupart des conventions relatives à la protection des enfants. Le gouvernement s’est engagé dans un processus d’amélioration et de réglementation des daaras avec un projet de loi pour accompagner les 5 projets de décrets qui sont dans le circuit administratif de validation»,confie le Ministre.
Sous ce rapport, il souligne que la cartographie des daaras constitue sans nul doute un outil important pour accompagner et renforcer ce processus déjà entamé tout en laissant entendre part que les gouvernements ont besoin en effet de donnes statistiques pour appréhender le phénomène dans sa globalité.