Les élections de représentativité des syndicats profilent à l’horizon. Mais, seules 14 centrales et 32 syndicats d’enseignants seront sur la ligne de départ.
Pour les modalités du scrutin, le gouvernement a mis tout le monde devant le fait accompli en fixant, sans concertation avec les structures concernées, le taux d’éligibilité à 10 %. «Avec ces élections, on va déterminer les partenaires de l’Etat dans le secteur de l’éducation et de la formation. Et là aussi, nous avons établi un seuil qu’il faut avoir pour faire partie des syndicats sectoriels représentatifs. Pour chacun des trois collèges prévus, il faut obtenir au moins 10 % des suffrages exprimés», a indiqué le ministre du Travail, Mansour SY, lors de l’atelier qu’il présidait, avant-hier, à Saly, sur les préparatifs de ces joutes. A la lecture de cette fixation du taux d’éligibilité, le gouvernement veut éliminer beaucoup de syndicats d’enseignants qui sont actuellement au nombre de 52.
L’Etat a compris que l’Education est le secteur qui est tout le temps en ébullition et qu’il faut réglementer. L’Etat a toujours peiné dans la résolution des crises, du fait de la pluralité de ses interlocuteurs. Et on a compris pourquoi les enseignants ruent dans les brancards quand cette décision a été prise. Ils ne voulaient pas être logés à la même enseigne que les centrales syndicales qui sont plus étoffées, du point de vue nombre, que les syndicats. Les enseignants réclamaient 5 %. Aussi, pour les voix, ils souhaitent que cela soit centralisé. C’est-à-dire comptabiliser toutes les voix d’un syndicat qui a des membres à tous les secteurs de l’éducation. En vain. Le gouvernement en a décidé autrement. Car, le compte se fait par collège. Ainsi, le premier collège concerne le préscolaire et l’élémentaire, le deuxième collège regroupe les enseignants du moyen et secondaire ainsi que ceux de la formation professionnelle. Quant au troisième collège, il est l’apanage des inspecteurs de l’Education.
Le ministre du Travail, Mansour Sy, qui avance que le gouvernement va dépenser plus de 600 millions francs Cfa, pour l’organisation de ces élections, indique que 10 % constituent une norme minimale. Car, dans beaucoup de pays, comme le Bénin, le Burkina Faso, ce pourcentage est déjà dépassé. Même si le gouvernement justifie la tenue de ces joutes par le souci d’avoir des partenaires forts, il n’en demeure pas moins qu’il veut non seulement contrôler les syndicats d’enseignants, mais aussi réduire la marge de manœuvre des syndicats qui sont prompts à déposer des préavis de grève.