C’est le statu quo après l’entrevue de quatre présidents de la sous-région hier à Abuja. Ils prévoient de se revoir demain, sans le président Macky Sall.
Alors que la Cour suprême gambienne doit se prononcer aujourd’hui sur le recours en annulation du scrutin du 1er décembre 2016, la Cedeao qui s’était montrée ferme avec Jammeh tergiverse sur la conduite à tenir. Avec la réunion des quatre présidents de la sous-région hier à Abuja, pour traiter du cas gambien, l’organisme ouest africain fait toujours du surplace. Le médiateur de la Cedeao, le Nigérian Muhammadu Buhari, le co-médiateur et ex-président ghanéen John Mahama, la présidente en chef de la Cedeao Ellen Johnson Sirleaf et le président sénégalais Macky Sall, le président de la Commission de la Cedeao et le représentant des Nations unies, qui se sont rencontrés à Aso Rock, la résidence présidentielle nigériane à Abuja, ont servi du déjà-vu.
Les présidents ont ‘‘convenu de rendre visite encore au président Jammeh. Elle portera sur le besoin, la nécessité de respecter la Constitution’’, a déclaré le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama. Ce dernier qui a briefé la presse accréditée, après un huis clos de trois heures des présidents, a déclaré que les leaders sont d’accord pour rencontrer Jammeh demain à Banjul. Le ministre nigérian a confirmé la présence du même groupe sauf celle du président sénégalais Macky Sall pour cette rencontre. Après avoir déploré la situation délétère, les présidents ‘‘se sont mis d’accord sur une manière de résoudre la crise gambienne conformément à la Constitution gambienne’’, a déclaré Geoffrey Onyeama au sortir de la rencontre d’hier.
12 ambassadeurs rappelés
Le président gambien a rappelé douze de ses ambassadeurs dans des pays étrangers hier après qu’ils l’ont appelé à se démettre et à permettre au leader de l’opposition, Adama Barrow, de prendre le pouvoir, selon l’Agence France Presse. Parmi eux, les plénipotentiaires au Sénégal, en Chine, en Grande Bretagne, en Turquie, aux Etats-Unis, ainsi que le représentant permanent aux Nations unies, après qu’ils ont envoyé, fin décembre, une lettre demandant à Jammeh de quitter le pouvoir. ‘‘Je ne sais pas pourquoi le président a mis fin à leur service, mais je puis dire que tous ces ambassadeurs ont félicité et supporté le président élu Adama Barrrow pour sa victoire’’, a déclaré un agent des Affaires étrangères à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
L’ambassadeur des Etats-Unis accréditée à Banjul, Patricia Alsup, dans une déclaration sur le site internet de l’ambassade, a décrit le recours d’aujourd’hui comme ‘‘un potentiel point de rupture qui pourrait mener à des troubles civils. Le gouvernement (Ndlr : sortant) a commencé à prendre des mesures restrictives, incluant la fermeture des stations radios, et des arrestations politiques’’, a-t-elle déclaré.