C’est maintenant clair : Khalifa Sall dirigera sa propre liste aux prochaines élections législatives.
Mieux, le maire de Dakar qui annonce encore une fois que le Ps aura bel et bien un candidat face à Macky Sall en 2019, promet d’entamer une tournée nationale dans tous les coins et recoins du Sénégal pour convaincre les socialistes de tous bords à venir le rejoindre dans son combat contre l’arrimage du Ps à la locomotive de l’Apr.
Si l’option du pouvoir et de la direction du Parti socialiste est de doucher les ambitions de Khalifa Sall à travers la traque de ses lieutenants Bamba Fall, Barthélémy Dias et consorts, ils risquent d’obtenir l’effet contraire. En effet, le maire de Dakar qui n’a plus le choix s’est radicalisé contre Ousmane Tanor Dieng et Macky Sall. Dans une sortie ce week-end sur la 2Stv, le maire de Dakar a clairement affiché ses ambitions : conduire sa propre liste aux prochaines législatives mais également de faire tout pour que le Parti socialiste ait un candidat à la présidentielle de 2019 face à Macky Sall. Comme pour répondre à son patron qui doute toujours de la candidature du maire de Dakar. «La presse fait chaque jour état de cette candidature. Nous on attend que quelqu’un vienne aux instances et nous dise : ‘je suis candidat, voilà ce que je veux faire’. En ce moment-là on prendra les dispositions appropriées. Les déclarations qui sont prêtées aux uns et aux autres à travers les médias, on s’en méfie un peu», a déclaré Ousmane Tanor Dieng en marge d’une cérémonie de distribution de fournitures aux élèves de sa commune à Nguéniène.
Au-delà de sa liste aux législatives et de sa candidature à la présidentielle, Khalifa Sall a décidé de faire une tournée nationale qui le conduira partout où il sera invité sans l’autorisation de qui que ce soit. Tout cela a le mérite d’être clair. Et Ousmane Tanor Dieng et son camp qui s’opposent aux ambitions du maire de Dakar sont avertis : Khalifa Sall ne compte pas quitter le Parti socialiste où il se considère comme actionnaire majoritaire ayant gravi tous les échelons. Sur ce point, Tanor et ses hommes savent aussi à quoi s’en tenir. Lui qui précisait sous forme de métaphore que «le parti, c’est l’eau, les militants sont des poissons, tant qu’ils sont dans l’eau, ils vivent, mais s’ils sortent, ils signent leur arrêt de mort».
Ainsi, sa tournée nationale a pour but de sensibiliser les socialistes de tous bords qui ne se retrouvent plus dans la gestion de Ousmane Tanor Dieng qui a décidé d’arrimer le Ps à la locomotive de l’Apr jusqu’après 2019. Comme nous l’écrivions la semaine dernière dans ces colonnes, Khalifa Sall est désormais obligé de franchir le rubicond en posant des actes concrets allant dans le sens de la rupture. Il y va de sa crédibilité et de sa survie politique. Il ne reste plus au maire de Dakar beaucoup de solutions que de rendre les coups reçus. En effet, avec le procès de Barthélémy Dias à l’issue inconnue et l’arrestation de Bamba Fall, c’est tout simplement l’Etat major du maire de Dakar qui est décapité. Le maire de Mermoz Sacré Cœur et celui de Médina constituent à n’en pas douter les piliers de la candidature de Khalifa Sall aux prochaines législatives et à la présidentielle de 2019. Et les priver de leur liberté ou la contrôler serait la meilleure manière d’esseuler le maire de Dakar à défaut de l’obliger à revoir ses ambitions politiques à la baisse. «Si la rançon attendue du Parti socialiste est qu’il renonce à son ambition pour le Sénégal, c’est peine perdue. L’entreprise de vassalisation du parti de Senghor est vouée à l’échec. Le Parti socialiste présentera bel et bien un candidat issu de ses rangs à la prochaine élection présidentielle, conformément à la volonté des militants à la base», a martelé ce vendredi la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme.