Le passage du nombre de députés, arrêté désormais à 165 parlementaires, par la majorité contre la volonté de l’opposition, n’est qu’une répétition de l’histoire. Dans les annales de l’hémicycle, ce n’est pas en effet la première fois que « les représentants du peuple » voient leur nombre augmenter. Les raisons souvent évoquées pour motiver la mesure est une croissance démographique qui justifierait le besoin d’avoir plus d’élus du peuple au parlement. Un argument qui est très souvent brandi pour maquiller une volonté de caser la clientèle politique.
En 1960, à l’aube des indépendances, le Sénégal ne comptait pourtant que 80 parlementaires. 57 années plus tard, si l’on se met déjà dans la perspective d’un hémicycle après les législatives de 2017, l’Assemblée nationale aura beaucoup grandi. Souvent critiquée pour une baisse de niveau de ses parlementaires, elle connait quand même une hausse de ses membres. 165 députés siégeront en 2017, lors de cette treizième législature, « pour mieux répondre aux préoccupations des citoyens et de la diaspora sénégalaise », a-t-on dit.
Pour rappel, c’est en 1978 que l’hémicycle a connu sa première hausse atteignant 100 parlementaires. C’est en effet à cette date que le Parti démocratique sénégalais (Pds) dirigé par le féroce opposant politique d’alors, Abdoulaye Wade, a franchi le seuil de l’hémicycle pour la première fois. En 1983, le nombre de députés est passé à 120, puis à 140 aux élections législatives de 1998. Ramenée à 120 en 2001, l’Assemblée nationale comptait 150 députés depuis la onzième législature, avec les élections du 3 juin 2007.
A signaler que des citoyens y compris des députés de l’opposition s’opposent à cette hausse du nombre de députés. Les parlementaires du Parti démocratique sénégalais (Pds) annoncent même une saisine du Conseil constitutionnel pour fustiger la mesure.