Le directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), Abdoulaye Diop, a accusé jeudi certains opérateurs maritimes de procéder à des augmentations de tarification en ‘’violation flagrante’’ de certaines règlementations en vigueur au Sénégal, notamment l’arrêté n°09854 du 06 mai 2015.
Aucun opérateur économique n’échappe à ces pratiques usuraires et des complaintes, maintes fois renouvelées, sont souvent évoquées en conseil d’administration du COSEC, a-t-il dit lors d’un atelier de formation sur la problématique de la facturation des services maritimes (fret et prestations portuaires).
"Notre manque de maîtrise sur les taux de fret est déjà une lacune que nous traînons. Conjuguée aux surcharges et autres augmentations, la question devient réellement problématique’’, a déclaré M. Diop à Saly-Portudal (Mbour, ouest).
Cette formation entre dans le cadre de la poursuite du programme triennal de formation des chargeurs dénommé "Pro-Form-COSEC’’, dont le slogan est ‘’un chargeur bien formé est un opérateur économique averti’’.
"Récemment, lors de notre mission d’évaluation de nos représentations à Dubaï et en Chine, les mêmes échos nous sont revenus concernant les pratiques tarifaires jugées répréhensibles. Toutes ces raisons justifient, s’il en était besoin, la tenue de cette formation sur un thème d’actualité qui retient particulièrement l’attention des ministères de la Pêche et de l’Economie maritime et du Commerce’’, a souligné le DG du COSEC.
Pour Banda Diop, conseiller technique n°1 du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, le COSEC œuvre pour la promotion et la protection des intérêts des chargeurs, importateurs et exportateurs sénégalais.
"Le gouvernement du Sénégal ne saurait s’écarter des préoccupations des opérateurs économiques, dans un contexte globalisé où il existe une corrélation forte entre économie et commerce international. La place des importateurs et exportateurs ainsi que du consommateur sénégalais, au cœur de nos préoccupations et notre posture d’écoute, de réflexion face à leurs besoins, impulsent nos actions’’, a dit M. Diop.
Il a rappelé que l’économie sénégalaise est "fortement tributaire des importations’’, et que le port de Dakar est la principale porte d’entrée du pays.
Par conséquent, "la compétitivité du port de Dakar, son attractivité dépendent largement des tarifs pratiqués par les armateurs et les auxiliaires du transport au niveau de la place portuaire de Dakar’’, a-t-il ajouté.
"Les maux du secteur sont connus. Nos exportations et nos importations continuent de souffrir de la double facturation du fret liée à l’accaparement du marché africain du fret par des compagnies maritimes étrangères organisées en trust, à la faveur de la quasi absence d’une flotte africaine, mais aussi de l’inefficacité de la plupart de nos ports’’, a relevé Banda Diop.