L’Afrique ne doit pas en finir avec la Cour pénale internationale (CPI), estime Abdoulaye Bathily, selon qui la justice est ‘’une question absolument essentielle’’ sur le continent.
A la question ‘’Pensez-vous qu’il faut en finir avec la CPI’’, Bathily a répondu dans un entretien avec Jeune Afrique : ‘’Non, parce qu’il y a cette question absolument essentielle, de la justice en Afrique’’.
Au sujet du retrait du Statut de Rome, le Pr Bathily, candidat au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA) rappelle que l’adhésion au Statut de Rome ‘’est une démarche individuelle’’.
‘’Les pays ont souverainement décidé d’y adhérer. Si, individuellement, certains décident qu’il doit en être autrement, ce sera une décision de souveraineté que nous devrons respecter’’, affirme-t-il.
Abdoulaye Bathily rappelle qu’il fait partie de cette génération ‘’qui s’est indignée contre la traite des esclaves, contre les déportations massives d’Africains du temps colonial, et qui a rêvé d’une Afrique où la justice sera enfin appliquée’’.
Selon lui, ‘’il appartient à nos dirigeants de prendre leurs responsabilités à cet égard et de bâtir une Afrique en paix avec elle-même, une Afrique où la justice peut être dite’’.
‘’La CPI, dit-il, c’est un instrument parmi d’autres, au même titre que le Tribunal spécial pour la Sierre-Léone, ou que les Chambres africaines extraordinaires qui ont été chargées de juger Hissène Habré’’.
‘’Mais si, la question est de savoir si oui ou non, plus de 50 ans après les indépendances, nous pouvons assister les bras croisés à de massacres et à des violations massives des droits de l’homme, alors la réponse est non. Et CPI ou pas, l’UA doit être capable d’innover en la matière’’, ajoute-t-il.