Les Chrétiens célèbrent, cette nuit et demain, la fête de la nativité appelée Noël. Dans son traditionnel message, l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, a dénoncé vigoureusement la violence notée ces temps-ci au Sénégal et qui se termine souvent par mort d’homme. Ce qu’il explique par un manque de repères éthiques et moraux. Il a formulé des prières pour la paix au Sénégal. Après ce message, Mgr Benjamin Ndiaye dira la messe de minuit cette nuit à la cathédrale de Dakar. Le prélat se rendra le lendemain à la paroisse Marie Immaculée des Parcelles assainies, dans la banlieue dakaroise, où il présidera la messe anniversaire de la naissance de Jésus-Christ.
L’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, a délivré, ce jeudi 22 décembre, son traditionnel message de Noël. Il a profité de cette occasion pour dénoncer les maux de la société sénégalaise. Le guide de l’Eglise catholique a déclaré, avec regret, que la fête de Noël arrive dans un Sénégal, confronté ces derniers temps, à de graves scènes de violences. Lesquelles finissent souvent par la mort d’ homme. Il a qualifié « ces violences d’inquiétantes ». Les accidents de la route font aussi partie des maux énumérés par le guide religieux. Selon lui, ces accidents ont endeuillé des familles et handicapé à vie beaucoup de personnes. Mgr Benjamin Ndiaye n’a pas oublié la violence faite à certaines catégories de population dont des femmes, des mineurs et enfants. Tout ceci fait dire à l’archevêque de Dakar que la société sénégalaise manque « de repères éthiques et moraux ». « Notre société est malade de sa précipitation et de son impatience. Elle est malade de son déficit de conscience citoyenne. Elle souffre aussi de son indiscipline caractérisée, de la part de gain et de ses tendances de plus en plus matérialistes… », a regretté Mgr Ndiaye.
Pourtant, cette société dont on constate que certains membres deviennent de plus en plus agressifs en commettant des meurtres, célèbre la mort avec respect et dignité. « Surtout quand elle survient au cœur de notre existence », a-t-il souligné. Aujourd’hui, beaucoup de Sénégalais sont malades parce que banalisant la vie au point de tuer les hommes, les femmes, les enfants sans vergogne oubliant les préceptes divins qui nous commandent instamment : « Tu ne commettras pas de meurtre ».
Contre la peine de mort
Face à la recrudescence de la violence dans notre société sénégalaise, des voix se sont élevées, d’après Mgr Benjamin Ndiaye, pour demander le rétablissement de la peine de mort à titre dissuasif pour certains et à titre de vengeance estiment simplement d’autres. « Mais, ce serait là un recul regrettable par rapport à la culture de la vie que chaque homme doit promouvoir car la peine de mort dont il s’agit ne peut pas, malheureusement, faire revenir à la vie une personne tuée ? », s’est interrogé le prélat. Par ailleurs, « son application effective, au-delà de la sanction pénale, diminue la chance de conversion pour le meurtrier lui-même qui doit assumer sa responsabilité », a expliqué l’archevêque de Dakar qui suggère ceci : « Ne devenons-nous pas alors nous convaincre qu’une culture pour la vie est préférable à une culture de la mort ». Il a invité les Sénégalais à ne pas tomber dans la folie d’ôter la vie à leurs semblables.
Il a rappelé les règles en soulignant avec insistance que la vie est un don de Dieu. « C’est Dieu qui est l’auteur et le maître de la vie. C’est Lui qui nous a appelés à la vie. C’est à Lui qu’il appartient de nous en rappeler le moment venu », a soutenu Mgr Ndiaye. Expliquant dans son message que la personne qui tue ne s’expose pas seulement au jugement des hommes, mais aussi et surtout à celui du Dieu de la vie. Noël, dit-il, c’est la célébration de la vie donnée par Dieu. « Le verbe de Dieu fait cher dans le sein de la Vierge Marie. Né à Bethléem dans la pauvreté, Jésus est entouré de l’amour soigné et chaleureux de Marie et de Joseph », s’est magnifié Mgr l’Archevêque de Dakar.
Il a indiqué que la naissance de Jésus-Christ, annoncée par le prophète d’autrefois, accomplit la promesse divine. Laquelle vient illuminer la vie des hommes et donne naissance à leur histoire pour qu’ils vivent dans la vérité et l’amour en promoteur et défenseur de la vie. Selon Mgr Benjamin Ndiaye, l’enfant de Bethléem porte le doux nom d’Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu est avec nous » et de prince de la paix. Sa mission est de délivrer les hommes de la mort implacable qu’engendre le péché et de leur faire vivre la présence gratifiante de Dieu. « C’est de Lui, en effet, que nous recevons grâce sur grâce », s’est félicité le prélat de l’Archidiocèse de Dakar qui a ajouté : « En Jésus enfant, Dieu se rend vulnérable pour nous délivrer de l’engrenage de la violence et nous donner la paix. Tel est le sens du chœur des anges dans la nuit de Bethléem, lorsqu’il proclame : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime », a chanté Mgr Ndiaye.
Poursuivant, l’ancien évêque de Kaolack révèle que la paix vient de Dieu. C’est Lui qui chasse la guerre et apporte le réconfort à tous les blessés de la vie. Parmi lesquels les malades, les personnes seules, les pauvres et les victimes de la violence ou des accidents. Il a formulé des prières pour que le Sénégal soit protégé de tous les dangers et que Dieu soutienne des efforts de développement pour un Sénégal prospère.