L’Observatoire contre le commerce illicite des produits du tabac invite les hôteliers à équiper les établissements de fumoirs pour être en phase avec la nouvelle loi antitabac, s’ils souhaitent permettre à leurs clients de continuer à fumer malgré cette disposition.
"Nous leurs demandons tout simplement de se conformer à la loi, d’investir maintenant dans l’équipement de fumoirs s’ils souhaitent permettre à leurs clients de continuer" à fumer, lit-on dans une contribution signée du président de l’Observatoire contre le commerce illicite des produits du tabac, Amadou Moustapha Gaye.
Cette contribution fait suite à la position exprimée par le Syndicat patronal de l’industrie hôtelière du Sénégal (SPIHS), selon laquelle "la loi antitabac votée par l’Assemblée nationale du Sénégal est un goulot d’étranglement et une menace pour la pérennité de leur instrument de travail".
Réunis en assemblée générale, les responsables de ce syndicat ont fait valoir que cette loi "risque de peser lourdement sur le budget de fonctionnement de leurs structures, et de faire fuir les rares clients qui les fréquentent encore", compte tenu de la relation existante "entre la cigarette, les bars et les restaurants".
"Le tabac cause des dégâts inestimables à tous les niveaux de la société et requiert une mobilisation mondiale", répond l’Observatoire contre le commerce illicite des produits du tabac.
Il rappelle que le tabac est actuellement "la première cause de mortalité évitable" et "’est chaque année à l’origine de plus de 6.000.000 millions de morts dans le monde", sans compter "600.000 autres décès causés par la fumée des autres".
S’y ajoute que "le touriste européen qui vient chez nous n’a plus le droit de fumer dans aucun bar ou restaurant de chez lui".
"Donc, pour quelle raison devrait-on lui permettre de venir nous enfumer dans nos lieux de rencontre, de détente, de décompression et de convivialité", se demande le président de l’Observatoire contre le commerce illicite de tabac.
La loi antitabac du Sénégal a été "unanimement votée au nom, pour le compte et le bénéfice de tous les sénégalais" et a "bénéficié du soutien unanime et massif de tous les chefs religieux, toutes confessions confondues, et de toutes les forces vives de la nation", signale cette structure.
Aussi demande-t-elle par ailleurs aux "travailleurs de l’industrie du tabac, ceux des hôtels, bars, restaurants, discothèques, lieux de distractions, et tout lieu de travail" d’exiger des patrons, responsables propriétaires ou des gestionnaires des établissements dans lesquels ils travaillent, "une pleine application et un respect strict et sans complaisance de toutes les dispositions de la loi antitabac du Sénégal votée le 14 mars 2014".
"Nous disons très clairement que la société civile et tous les acteurs de la lutte antitabac sont mobilisés pour faire face à toute tentative dont l’objet ou l’objectif serait de retarder ou d’affaiblir la mise en œuvre de la loi antitabac que nous avons acquis de haute lutte", peut-on lire.