La Chambre criminelle de Diourbel a reconnu avant-hier la dame Khady Willane coupable de meurtre sur sa coépouse et l’a condamnée à 10 ans de travaux forcés.
En prison depuis 2014, Khady Willane devra encore y rester pour 8 autres années avant de humer l’air de la liberté. Car avant-hier, la Chambre criminelle de Diourbel l’a condamnée à 10 ans de travaux forcés pour le meurtre de sa coépouse Fatou Diané. Ce meurtre est la conséquence de plusieurs années de menaces et de provocations que l’accusée faisait à l’endroit de la victime. En fait, Khady Willane et Fatou Diané vivaient en Gambie avec leur époux. Mais leur quotidien avait fini d’être rythmé par des disputes à cause d’une banale histoire. Un jour, la défunte qui était ‘’ñaareel’’ deuxième épouse faisait sécher les habits de leur mari qu’elle avait lavés. Khady Willane est venue les récupérer à son insu pour les repasser. Cela a détérioré les relations entre les deux coépouses qui ne cessaient depuis lors de se disputer. Pour faire revenir le calme dans son foyer, Moussa Diaw a décidé de rapatrier à Touba Khady Willane qu’il considérait comme la plus belliqueuse et la provocatrice. Malgré son retour au pays, la dame continuait de mener la vie dure à sa coépouse en proférant des menaces.
Lorsque Fatou Diané est rentrée en 2014, les disputes avaient repris jusqu’au jour du drame survenu le 06 juillet 2014 au quartier Ndiarème de la ville de Touba. Selon Moussa Diaw, témoin et époux de l’accusée, sa première femme Khady Willane a profité de l’heure du xëdd (repas pris par les musulmans à l’aube pendant le mois de ramadan) pour asséner à sa coépouse Fatou Diané, enceinte de 9 mois, deux coups de pilon à la tête. Après son forfait, Khady Willane a fait part à son époux de l’acte qu’elle venait de commettre. Elle sera arrêtée le même jour tandis que la victime, acheminée à l’hôpital Matlaboul Fawzayni de Touba, succombera à ses blessures trois jours après.
L’accusée avoue les coups mais écarte sa responsabilité
Face aux enquêteurs, Khady Willane a reconnu avoir asséné deux coups de pilon à sa coépouse. Mais elle a écarté l’existence de lien de causalité entre les coups et le décès. Avant-hier, devant la barre, elle a encore soutenu la même version. D’ailleurs, pour se dédouaner, elle a déclaré que la victime était plus forte qu’elle. ‘’Le jour des faits, elle m’a menacée de mort lorsque nous nous sommes croisées. Puis elle m’a poussée à la bagarre.
Mais quand j’ai senti sa domination, je me suis défendue en lui assénant deux coups de pilon à la tête’’, s’est-elle défendue. Cependant, sa ligne de défense a été battue en brèche par son époux qui s’est constitué partie civile. Selon Moussa Diaw, son épouse n’a pas rapporté les faits fidèlement. ‘’J’ai trouvé la victime Fatou Diané couchée sur son matelas. La position dans laquelle je l’ai trouvée montre qu’elle n’avait pas bougé’’, a-t-il témoigné.
Le mari a aussi souligné l’intention manifeste de l’accusée qui menaçait toujours la victime. Compte tenu de ces éléments, le représentant du parquet a soutenu que Khady Willane a bien mûri son dessein. ‘’L’assénement de deux coups avec surprise établit son intention’’, a déclaré le maître des poursuites. Ainsi a-t-il requis une peine de 15 ans de travaux forcés.
La défense a pour sa part plaidé l’acquittement et a réitéré sa demande d’annulation de la procédure pour violation des droits de la défense. Toutes ses demandes ont été rejetées puisque Khady Willane a été finalement condamnée à 10 ans de travaux forcés.