Pour son premier face à face avec la presse hier, mercredi 21 décembre, la nouvelle équipe dirigeante du Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) a tiré la sonnette d’alarme sur la situation plus que préoccupante des universités publiques sénégalaises. En faisant le diagnostic du mal profond, le Bureau national du Saes déplore le déficit persistant du personnel administratif et enseignant, les budgets insuffisants des universités et l’absence d’infrastructures pour accueillir les étudiants et les enseignants.
En parlant de la situation des universités publiques du Sénégal, le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) peint un tableau très sombre. Hier, mercredi 21 décembre, face à la presse, le syndicat le plus représentatif dans l’éducation supérieure n’est pas allé par quatre chemins pour signaler le poids des dettes des universités liées à leur fonctionnement. En effet, souligne le secrétaire général du Saes, Malick Fall, l’université Assane Seck de Ziguinchor a contracté des dettes auprès des structures hospitalières, les émoluments des vacataires pour le compte de 2016 du fait de l’insuffisance de son budget annuel qui varie entre 2,8 et 2,9 milliards Fcfa. Alors que les effectifs du personnel enseignant et de recherche (Per), du Personnel administratif, technique et de service (Pats) et des étudiants ne cessent d’augmenter.
«Les voyages d’études sont hypothéqués et des tentatives d’économies sur les frais de transport des vacataires sont notées, à travers une logique discriminatoire selon le rang du missionnaire», précise Malick Fall.
Le mal de l’université Gaston Berger de Saint Louis (Ugb) réside toujours sur le déficit budgétaire, car prenant en charge que quelques salaires et le fonctionnement. «7 milliards FCfa sont insuffisants pour prendre en charge 266 Per, 338 Pats et près de 11 034 étudiants. C’est pourquoi des retards de salaires récurrents sont notés», poursuit le Sg du Saes.
Pour ce qui est de l’université Alioune Diop de Bambey, le Saes veut une sécurisation des paiements des vacataires, la réfection de l’amphithéâtre du site de Ngoudiane, la diversification des destinations pour les voyages d’étude.
En plus, le Saes tenait à faire cas aussi de la situation de l’université de Thiès, dont la quasi-totalité du budget tourne autour de la prise en charge de la location des bâtiments. Par conséquent, le syndicat réclame un «plan Marshall» pour construire une université qui pourra abriter 33 000 étudiants. Non sans inviter les autorités académiques à créer de nouveaux postes budgétaires pour recruter des Per et des Pats.
Le Saes pointe aussi du doigt le personnel enseignant vieillissant de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), avec beaucoup de départs à la retraite et une massification du nombre d’étudiants, environ 90.000 dans un espace de plus en plus exigu. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que le Saes inscrit dans son nouveau plan d’actions, le seul point de revendication : «amélioration de la pension de retraite des enseignants du supérieur».
Malick Fall et Cie disent rester intransigeant sur cette question. Car, si rien n’est fait, ils comptent déposer un préavis de grève pour la matérialisation de l’accord sur la retraite.