L’Enquête démographique de santé continue de 2015 montre une légère hausse du taux de prévalence de l’excision chez les filles de moins de 14 ans, a révélé mercredi à Dakar la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Andréa Wojnar Diagne.
’’L’enquête démographique de santé continue de 2015 a révélé une légère hausse du taux de prévalence de l’excision chez les filles âgées de moins de 14 ans, qui s’établit à 14,6%’’, a-t-elle déclaré, lors d’une rencontre de plaidoyer pour l’accélération de l’abandon de l’excision et des mariages d’enfants.
Elle a indiqué que cette légère hausse a été notée, malgré le progrès notable obtenu entre 2013 et 2014. Le taux de prévalence nationale de l’excision chez les filles de moins de 14 était alors passé de 18 à 13%.
Si c’est en 1997 que le Sénégal a rejoint le mouvement mondial pour l’abandon de l’excision avec la première déclaration publique de Malicounda Bambara, ‘’20 ans après, force est de constater que l’excision continue à être considérée comme une norme sociale’’, déplore-t-elle.
Malgré tout, dit-elle, des raisons d’un changement existent, car cette même enquête indique que parmi les femmes qui ont eu une fille depuis 2000, près de huit sur dix, soit 78%, pensent qu’il faut abandonner la pratique. De la même manière, chez les hommes de 15 à 49 ans, 80% pensent qu’il faut abandonner la pratique de l’excision.
Elle estime qu’’’il y a une tendance réelle vers l’abandon progressif de l’excision’’. Mais aujourd’hui, ’’il est plus que jamais nécessaire de renforcer les acquis et de développer les stratégies en vue d’emmener les communautés à renoncer à cette pratique et à accroître l’engagement du gouvernement en faveur de l’abandon de l’excision’’.
Selon la directrice de la Famille au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Coumba Thiam Ngom, l’objectif du programme conjoint 2014-2017 vise une réduction de 4% du taux de prévalence chez les filles de 0 à 14 ans.
D’après elle, des résultats montrent qu’environ 6.176 communautés on déclaré avoir abandonné les mutilations génitales féminines. Et, la proportion des femmes ayant au moins une fille excisée selon le milieu de résidence est passée de 20 à 9,5%.
La directrice de la famille propose cependant le renforcement de l’implication des acteurs étatiques dans la vulgarisation de la loi.
Elle a aussi plaidé pour un renforcement des capacités des communautés sur les droits humains.
’’Il est primordial de pousser les gens à se mobiliser aujourd’hui afin qu’il y ait plus de filles à l’école pour abandonner le mariage des enfants de moins de 18 ans’’, a pour sa part soutenu l’artiste musicien Coumba Gawlo. Pour elle, il y a de quoi engager les artistes musiciens dans ce combat, car la musique demeure un vecteur important pour la sensibilisation.
’’Au Sénégal, on relève une surmortalité maternelle chez les mères adolescentes âgées de 15 à 19 ans avec un taux de décès de 629 pour 100 milles naissances vivantes’’, indique un document remis à la presse.