L’Afrique qui a tant porté le fardeau de l’histoire, doit trouver toute sa place dans ce monde nouveau, d’interactions et d’échanges fécondants, a soutenu mercredi le chef de l’Etat dans son discours à l’Académie des sciences d’outre, dont il est devenu membre associé.
Livrant, ‘’en tant que citoyen du monde’’, une réflexion sur ‘’un monde de paix et de fraternité humaine’’, Macky Sall est longuement revenu sur ‘’le monde, pris dans la tourmente de la guerre et de la violence aveugle, et saisi par d’innombrables convulsions’’.
’’Dans ce monde nouveau, d’interactions et d’échanges fécondants, l’Afrique qui a tant porté le fardeau de l’histoire, doit trouver toute sa place’’, a-t-il dit.
Parlant de l’Afrique toujours, il a ajouté : ‘’’Ceux de ma génération, bien que nés après nos indépendances, n’en gardent pas moins intact le souvenir du passé, par devoir de mémoire et contre les tentations dangereuses du révisionnisme.’’
‘’Pour autant, nous ne voulons pas être tenaillés par les chaînes de l’histoire. Nous sommes résolus à aller de l’avant, pour une Afrique qui pense et agit par et pour elle-même’’, a dit le chef de l’Etat devant Abdou Diouf et le président François Hollande.
Il a relevé les défis auxquels l’Afrique fait face et qui tiennent à la paix et à la sécurité, à la consolidation de la démocratie et au développement économique et social.
Sans sous-estimer ces défis, Macky Sall a soutenu ‘’cette autre Afrique qui bouge, et qui évolue dans le bon sens’’.
‘’Cette Afrique-là n’est pas souvent visible, parce qu’elle ne fait pas de bruit, elle ne fait pas sensation’’, a-t-il dit.
Macky Sall a parlé ‘’de l’Afrique des pères et des mères de familles qui se réveillent tôt, se couchent tard et travaillent dur pour offrir le meilleur à leurs.
Il a mis en exergue ‘ l’Afrique des artistes et des artisans ; l’Afrique des agriculteurs, des éleveurs et des pêcheurs ; l’Afrique des ouvriers et des artisans ; l’Afrique des intellectuels, hommes et femmes de culture’’.
Le chef de l’Etat a aussi évoqué ‘’l’Afrique des opérateurs économiques ; l’Afrique des étudiants et élèves studieux, assidus et enthousiastes à l’idée de mener à bien leurs humanités et assurer la relève’’.
‘’C’est en cette Afrique que nous croyons, parce que c’est elle qui nourrit nos rêves, c’est elle qui motive nos ambitions, c’est elle qui fonde nos espoirs, c’est elle qui inspire le respect et la valorisation de nos diversités, c’est elle qui donne sens et raison d’être à notre combat pour un nouvel ordre mondial plus juste et plus équitable’’, a-t-il dit.
Selon lui, ‘’cette Afrique que nous voulons construire, ne veut pas seulement se définir comme le continent du futur, selon une expression à la mode, mais comme partie intégrante des dynamiques actuelles qui modèlent le futur du monde’’.
Le chef de l’Etat a souligné que c’est dans cette perspective que le gouvernement poursuit ‘’depuis deux ans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, la nouvelle stratégie de développement économique et social’’.
Lancée en février 2014, cette stratégie a pour but ‘’d’accélérer les performances du Sénégal pour en faire une économie émergente à l’horizon 2035, avec un taux de croissance annuel de 7% au moins sur la durée’’.
Le PSE s’appuie sur des initiatives et projets structurants, dont un nouveau pôle urbain qui sera doté d’une Cité du savoir, dont une université portant le nom d’Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO, a-t-il souligné.
A cela s’ajoutent des infrastructures routières, dont des autoroutes à péage, un nouvel aéroport international en cours de finition, un projet de Train Express Régional, ‘’fruit d’un partenariat franco-sénégalais dont nous avons lancé les travaux il y a juste quelques jours’’.
Il a évoqué une mécanisation progressive de l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, des centrales solaires et éoliennes, ‘’pour une transition énergétique propre et compétitive dans l’esprit de l’Accord de Paris sur le climat’’.
Le chef de l’Etat a vanté le génie humain et appelé au retour à la sagesse des anciens pour ‘’l’avènement d’un monde meilleur’’,
‘’(…) il convient, plutôt, par un effort d’introspection remonter à la hauteur du génie humain et revenir à la sagesse des anciens pour l’avènement d’un monde meilleur, par la vertu conciliatrice d’un nouveau contrat social, pour reprendre Jean Jacques Rousseau’’, a dit Macky Sall.
‘’Mon point de vue est qu’un monde nouveau, un monde meilleur, plus ouvert et plus tolérant est possible à l’heure où l’ère des cultures closes est close et que l’ère des cultures ouvertes est ouverte’’, a dit le chef de l’Etat.
‘’Une culture se renouvelle toujours par son ouverture au contact des apports positifs des autres. A l’opposé, elle s’étiole, s’achève et meurt quand elle sombre dans l’isolement’’, a relevé le chef de l’Etat.