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Visite en France: Après Alstom, Macky fait la part belle à TOTAL
Publié le jeudi 22 decembre 2016  |  Walf Fadjri L’Aurore




Si la visite du président Sall en France est qualifiée d’Etat, plutôt que d’économique, ce n’est, sans doute pas, par hasard. Le tapis rouge déroulé, Macky Sall, comme un bon Samaritain, a signé et sauvé des emplois en Hexagone, en attendant que Total trempe dans le pétrole sénégalais.
La visite du président Sall en France restera dans les annales. Président d’un pays du tiers monde, Macky est allé sauver des emplois en France, cinquième puissance du monde. Comme un gâteau, le Train express régional (Ter), même en l’état de projet, a été découpé et partagé entre entreprises françaises. L’autre grand morceau a été officiellement filé ce lundi à Alstom. Grâce à la générosité de Macky Sall, le géant français reprend son souffle. Sa fermeture pour défaut de commande tant redoutée n’est plus à l’ordre du jour. François Hollande peut boucler sa présidence avec le sentiment d’avoir sauvé le site. Pourtant, les largesses et privilèges de Macky Sall envers la France, ne vont pas s’arrêter au Ter.
Paris aux couleurs du Sénégal est une image assez forte pour l’inciter à céder d’autres secteurs juteux aux entreprises françaises. D’autant que depuis la découverte d’autres gisements de gaz et de pétrole sur son territoire, le Sénégal attire, comme un cadavre suscitant l’intérêt des charognards. S’il était jusque-là question du Royaume-Uni avec Cairn Energy, des Etats-Unis avec Conoco Philips, de l’Australie avec FAR, cette visite de Macky Sall est partie pour faire entrer la France avec Total dans la danse. Au bon moment. Car, en Hexagone il a été très mal vu que le Sénégal dans la distribution des parts de marché laisse en rade Total.
En effet, ce lundi matin, lors du point de presse conjoint des présidents français et sénégalais, la question du pétrole s’est invitée au débat. Interpellé sur l’arrivée de Total qui pourrait mettre en cause les contrats déjà signés avec d’autres multinationales, le président Macky Sall a fait comme si de rien n’était. «Dès qu’on parle de pétrole, il y a trop de passions. Total est aujourd’hui la quatrième je pense compagnie mondiale ou maximum cinquième. Si Total veut explorer notre bassin sédimentaire dans l’off-shore profond, je pense que c’est quelque chose très positif pour le Sénégal», a soutenu le chef de l’Etat. Allant plus loin, Macky Sall ajoute : «Il restera maintenant à définir le cadre de cette intervention et tout cela est précisé dans le code pétrolier. Tout est clair depuis longtemps. Il y a une convention qui pourra être signé à terme. Il y a un accord d’association et Total sera amené à assumer un certain nombre de travaux conformément à son engagement (…) Si Total revient, c’est plutôt bon signe pour notre bassin sédimentaire. Et ils sont les bienvenus».
Clair pour clair, c’est comme de l’eau de roche. Si Total veut le marché, le Sénégal ne l’en empêchera pas. Et pourtant, Macky Sall ne vient d’être informé de l’intérêt du géant français des hydrocarbures. En visite au Sénégal au mois de septembre dernier, l’ancien Premier ministre français avait annoncé la couleur. «Si les entreprises françaises doivent participer de cette exploitation, un groupe comme Total, évidemment, extrêmement présent au Sénégal, peut répondre à cette demande, à cette attente, personne ne doit oublier que c’est une opportunité, que ce développement devra se faire de manière équilibrée pour les finances publiques sénégalaises, pour les investissements d’avenir, la formation, la qualification de la jeunesse (…) C’est une formidable opportunité. La France répondra présente», avait indiqué Manuel Valls.
Pour une visite d’Etat qui est censée bénéficier aux deux pays, jusque-là, ce sont les industriels français qui se frottent les mains.
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