Les syndicats de la Santé dans l’Action unitaire ont organisé hier une marche pour réclamer de meilleures conditions de travail. Ils menacent de perturber la campagne électorale si le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
Les blouses blanches encore dans la rue. Pancartes entre les mains, les membres des Syndicats de la Santé dans l’Action Unitaire (2S.A.U) ont marché hier, de la place de la Nation (ex-Place de l’Obélisque) au rond-point de la RTS. De loin, on pouvait entendre la musique qui sortait des haut-parleurs. En cœur, la foule scandait : ‘’la santé à genoux !’’, ‘’Acte III, c’est la mort !’’. Tous déterminés, ils avançaient lentement, la main dans la main, direction le rond-point du triangle sud. Les professionnels de la santé sont venus de toutes les régions du pays pour assister à cette manifestation.
Après quelques minutes de marche, les voilà enfin arrivés à destination. En face de la Radio télévision sénégalaise, ils peuvent commencer les discours. Le secrétaire général du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (SUDTM), Sidya Ndiaye, charge en premier. Selon lui, il ne sera plus question de deux ou de trois jours de grève. ‘’Désormais, les mouvements vont prendre des semaines’’ parce que, dit-il, depuis des mois, ils sont en lutte mais le gouvernement fait la sourde oreille. ‘’Aujourd’hui, ils sont à Paris. Cette marche est une alerte à l’opinion nationale et internationale par rapport à notre système de santé qui est malade du manque d’infrastructures, de plateaux techniques, de spécialistes dans les régions, d’équipements. Nous sommes obligés d’aller au Mali pour certaines consultations. C’est une honte ! En ce qui nous concerne, dans les collectivités locales, depuis l’Acte III, les problèmes ont empiré. Cette réforme est en train de clochardiser les travailleurs municipaux. Ce n’est pas acceptable’’, peste-t-il.
Dans la même veine, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (CNTS/Santé), Saliou Guèye, a soutenu qu’il est temps que le gouvernement reconnaisse ses erreurs. Car s’ils sont sortis dans la rue, ce n’est pas de gaieté de cœur. Mais c’est parce qu’ils sont en face ‘’d’un gouvernement qui ne comprend pas ce qu’est le dialogue social’’. ‘’Nous avons constaté que des mutations ou des redéploiements ont été faits dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation dans un mauvais sens. Les travailleurs des collectivités locales sont laissés pour compte. Ils n’ont plus de salaires, de pensions de retraite. Tout cela par la faute des actes qui ont été pris par ce gouvernement’’, déplore M. Guèye.
Perturbations de la campagne des législatives
Quant au Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la Santé (SYNTRAS), Joseph Mané, il prône une perturbation de la période électorale si le Président Macky Sall ne vient pas à la table de négociation pour régler les problèmes des syndicats de la Santé. ‘’Pendant la période électorale, nous allons organiser la résistance. Ce sera la première fois dans l’histoire du Sénégal de voir les syndicats de la Santé, les syndicats de l’Administration, les syndicats d’enseignants, en pleine campagne électorale, organiser des manifestations revendicatives’’, menace-t-il.
De son côté, le Secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), docteur Boly Diop, a indiqué que la lutte va s’intensifier dans les prochains jours. Il demande à ses camarades de se tenir prêts. ‘’La réalité des choses montre aujourd’hui que les ministres ne peuvent plus proposer des solutions, encore moins, régler les problèmes. C’est pourquoi nous en appelons à l’engagement du président de la République, en qui le peuple sénégalais a placé son espoir’’, souhaite-t-il de tous ses vœux.