Le face-à-face entre Karim Wade et l’expert-comptable Pape Alboury Ndao n’a pas eu lieu hier, devant la Cour d’appel de Dakar. Il a été encore renvoyé au 23 janvier prochain sur une nouvelle demande des conseils du fils de l’ex-Président Wade. Mes Ciré Clédor Ly, El Hadj Amadou Sall et Seydou Diagne ont motivé leur demande par le souci de faire comparaître leur client. A les en croire, Karim Wade, parti au Qatar depuis sa grâce présidentielle suite à sa condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, (CREI) veut comparaître. L’autre argument brandi par la défense, c’est le souhait de mieux s’imprégner du dossier.
Me Diagne a estimé qu’il leur faut du temps pour organiser leur défense puisqu’il y a 80 pièces à exploiter. Il a demandé qu’un délai compris entre 30 et 45 jours leur soit accordé. La défense a trouvé ce délai trop long. Mieux, Mes Samba Ametti, Ndéné Ndiaye et El Hadj Diouf, constitués pour Pape Alboury Ndao, ont jugé non justifiée la demande de renvoi et ont tenté de s’y opposer. ‘’C’est une excuse qui ne tient pas la route car mes confrères étaient là en première instance’’, a martelé Me Ndiaye qui voulait que l’affaire soit retenue pour le 2 janvier 2017. Sur sa lancée, il a battu en brèche les arguments de ses confrères concernant la présence de la partie civile car la robe noire reste convaincue que Karim Wade ne va jamais comparaître. Me Diouf a abondé dans le même en accusant ses confrères ‘’de faire du dilatoire’’. Car, dit-il, ‘’ils savent que l’accusation n’est pas fondée et qu’ils vont perdre le procès comme ce fut en première instance’’.
Pape Alboury Ndao avait été poursuivi pour faux et usage de faux à cause d’un rapport qu’il avait produit dans le cadre de l’instruction du dossier de Karim Wade. Il avait fait état d’un montant de 47 milliards de francs CFA représentant le crédit d’un compte logé à Singapour qu’il avait découvert en traquant Dubaï port world dans le cadre de l’instruction du dossier de Karim Wade par la CREI. A l’issue de l’audience, l’expert-comptable avait été relaxé par le juge correctionnel du Tribunal de grande instance de Dakar. Le tribunal avait aussi rejeté sa demande de dommages et intérêts d’un demi-milliard de francs CFA pour citation abusive. En dépit de sa relaxe, Pape Alboury Ndao avait fait appel.