Le Professeur Abdoulaye Bathily, candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), a "le profil de l’emploi", a indiqué, lundi à Paris (France), le président de la République, Macky Sall.
Le chef de l’Etat, qui s’entretenait avec des journalistes de Radio France internationale (RFI), a vanté les qualités d’Abdoulaye Bathily qui n’est toutefois pas un membre de son parti.
C’est "un panafricaniste, un intellectuel de haut niveau, un historien qui connaît parfaitement l’histoire des peuples d’Afrique, particulièrement d’ailleurs dans la zone Afrique australe, l’Afrique de l’Est", a souligné le président Sall.
"Et, il a un parcours tout à fait élogieux de militant politique, d’homme d’Etat, ministre, député. Il a été également représentant du secrétaire général des Nations unies, à la fois au Mali et en Afrique centrale. Donc, c’est quelqu’un qui a le profil de l’emploi. C’est pourquoi le Sénégal l’a présenté, la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a endossé cette candidature qui lui donne déjà une chance pour pouvoir passer", a encore souligné Macky Sall.
Toutefois, les suffrages de la CEDEAO, constituée seulement de 15 Etats, ne suffisant pas pour élire M. Bathily, puisqu’il faut 36 voix, il va falloir aller chercher les autres voix ailleurs, a-t-il reconnu, tout en assurant : "Nous y travaillons de façon soutenue."
En réponse à la question de savoir s’il n’y avait pas un risque de
voir les pays soutenant la République Arabe Sahraouie démocratique voter pour un autre candidat qu’Abdoulaye Bathily vu les excellents rapports entre le Maroc et le Sénégal, le chef de l’Etat a appelé à "faire la dichotomie entre la candidature d’Abdoulaye Bathily et la question du Maroc". "Cela n’a rien à voir", a-t-il précisé.
"Le Maroc est un pays ami du Sénégal, ça c’est un fait. La candidature du Sénégal est la candidature du Sénégal. Seuls ceux qui veulent combattre cette candidature veulent créer l’amalgame, cela n’a rien à voir", a-t-il rectifié.
Et d’insister : "Et puis le président de la Commission, qu’est-ce qu’il peut faire sur cette question ? Ce sont les Etats qui décident, ce n’est pas le président de la Commission, il n’a aucun pouvoir de décision sur cette question."
Le président de la République a en outre appelé à ne pas "créer un amalgame sur la candidature du Professeur Bathily et la position même de son pays ou la question du Sahara, qui est une question complexe sur laquelle, je l’espère, l’Afrique travaillera avec lucidité pour une solution durable."