La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) renforce la pression sur le président Yahya Jammeh pour la sortie de la crise post-électorale en Gambie. A l’issue de la 50e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement, tenue le 17 décembre à Abuja (Nigéria), la CEDEAO met en garde Jammeh, invité à accepter le verdict des urnes et s’abstenir de tout acte de nature à compromettre la transition et le transfert pacifique du pouvoir, le 19 janvier prochain, au président élu Adama Barrow. La CEDEAO s’est également engagée à diverses autres mesures destinées en fin de compte à tourner définitivement la page Jammeh.
«La Conférence lance un appel au président Yahya Jammeh pour qu’il accepte le verdict des urnes et s’abstienne de tout acte de nature à compromettre la transition et le transfert pacifique du pouvoir au président élu» par le peuple gambien, Adama Barrow. C’est la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui presse ainsi l’ex-homme fort de Banjul (Gambie) de quitter le pouvoir au plus tard le 19 janvier prochain, jour de prise de fonction du nouveau président élu.
Dans le communiqué final de la 50e session ordinaire de cette Conférence, tenue le samedi 17 décembre 2016 à Abuja, en République Fédérale du Nigeria, sur la situation en Gambie, entre autres sujets débattus, les Chefs d’Etat et de Gouvernement sont convenus de «Maintenir le résultat de l’élection du 1er décembre 2016 en République de Gambie» et de «Garantir la sécurité et la protection du Président-élu, M. Adama Barrow». Qui plus est, «La Conférence prendra toutes les actions nécessaires pour faire appliquer les résultats des élections du 1er décembre 2016», annonce le document final.
En outre, il a été décidé lors de ce conclave que «tous les Chefs d’Etat assisteront à l’investiture du président élu Adama Barrow, qui prêtera serment le 19 janvier 2017, conformément aux dispositions de la Constitution gambienne». En attendant, la CEDEAO appelle «le gouvernement et les partis de la Coalition à faire preuve de retenue, afin de préserver l’unité nationale; respecter la volonté exprimée par le peuple gambien, le 1er décembre 2016 soit respectée».
BUHARI ET DRAMANI MAHAMA POUR RAISONNER JAMMEH
D’ailleurs, Muhammadu Buhari, président et Commandant en chef des Forces armées de la République fédérale du Nigeria servira de Médiateur en Gambie, alors que John Dramani Mahama, président de la République du Ghana, en sera le co-président. Et le processus de médiation sera conduit suivant les termes de référence approuvés par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, précise-t-on dans le document. Mieux, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO demande à l’Union Africaine et aux Nations Unies «d’avaliser les décisions prises sur la situation en Gambie et leur appui aux efforts de médiation de la CEDEAO, ainsi que toute forme d’assistance technique nécessaire». Aussi la Conférence encourage-t-elle toutes les parties prenantes, à l’intérieur et à l’extérieur de la Gambie, «à faire preuve de retenue, à respecter l’Etat de droit et à assurer une transition pacifique du pouvoir. Elle exhorte les forces de défense et de sécurité gambiennes à exercer leur mandat de façon républicaine et assurer la protection des personnes et des biens».
Les chefs d’Etat, en conclave à Abuja, ont tenu enfin à féliciter la présidente du Libéria Ellen Johnson-Sirleaf pour l’efficacité avec laquelle elle a géré la situation en Gambie et les fortes positions exprimées au nom de la Conférence de la CEDEAO. Cette dernière salue également l’initiative du déploiement de la Mission de Haut niveau des Chefs d’Etat composée de Mme Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, Muhammadu Buhari du Nigéria, Ernest Bai Koroma de Sierra Leone, et John Dramani Mahama du Ghana, qui s’est rendue le 13 décembre dernier à Banjul, pour faire le point de la situation politique avec l’ensemble des parties prenantes impliquées.