Le nouveau gouvernement du président élu de la Gambie, Adama Barrow, a appelé le président sortant Yahya Jammeh à revenir sur sa décision de rejeter les résultats de la présidentielle du 1er décembre dernier.
L’appel intervient à la suite du sommet de la CEDEAO qui s’est tenu à Abuja samedi 17 décembre 2016, à l’issue duquel des résolutions ont été prises sur la situation politique en Gambie, au sujet notamment de la garantie de la sécurité du président élu.
Selon le porte-parole de la coalition, M. Halifa Sallah, qui a lu le communiqué au nom du président élu Adama barrow au Golden Hotel de Kololi, la Constitution de la Gambie stipule que la magistrature suprême détient son pouvoir de gouverner des votes exprimés par le peuple.
Le dirigeant socialiste a rappelé que le 1er décembre 2016, le peuple souverain gambien a dit son mot, ajoutant que le 2 décembre 2016, la CEI a rendu son verdict et tous les candidats à l’élection présidentielle ont convenu qu’Adama Barrow était le président de la République de Gambie.
Il a souligné qu’un gouvernement est reconnu par les Etats et les peuples en Afrique aujourd’hui en raison de la légitimité constitutionnelle.
« La décision du président sortant de changer sa décision précédente d’accepter les résultats et de faciliter une transition facile et paisible du pouvoir exécutif a été une surprise », a déclaré Halifa ajoutant que ce revirement a créé un tollé national et international.
Il a indiqué que la position de Barrow en tant que président élu et celle de la Coalition 2016, est claire comme stipulé par l’article 63, sous-section 2 de la Constitution de la Gambie qui ordonne que le président élu assume sa fonction le jour de la fin du mandat du président sortant qui a pris ses fonctions le 19 janvier 2012.
M. Sallah a ajouté que le mandat du président sortant expire en janvier 2017 après avoir gouverné pendant cinq ans, conformément à la Constitution.
« Nous considérons donc que le président sortant Jammeh est le président légitime de la Gambie jusqu’à l’expiration de son mandat en janvier 2017. Le jour où son mandat expirera, mon mandat en tant que président légitime de la Gambie commence. C’est la loi du pays. Mon statut de nouveau président a une légitimité constitutionnelle incontestable. Je me prépare donc à assumer mes fonctions après l’expiration du mandat du président sortant Jammeh en janvier et l’équipe de l’investiture est à l’œuvre. C’est ce que je dis au peuple gambien en particulier et à la communauté internationale dans son ensemble », a précisé Sallah citant le chef de l’Etat nouvellement élu.
« Dans l’esprit de la réconciliation nationale, je voudrais appeler le président sortant Jammeh à accepter son statut de bonne foi et à faciliter un transfert harmonieux du pouvoir. C’est ce qui est conforme à l’intérêt national qu’il a juré de respecter et de défendre en vertu de la Constitution. Dans la lettre et l’esprit de notre hymne national, les Gambiens veulent vivre dans l’unité, la liberté et la paix chaque jour », a relayé M. Sallah.