La disqualification de l’équipe nationale du Sénégal de handball lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (Can) en Angola continue de faire couler de la salive. Pour cause, la Fédération sénégalaise de handball qui était en conférence de presse hier, jeudi 15 décembre, a décidé d’introduire un recours à la Fédération internationale de Handball (Ihf en anglais). Le président de l’instance nationale, Seydou Diouf a aussi fait savoir qu’il faudrait modifier les textes régissant le handball pour éviter des contradictions avant de faire savoir le départ du sélectionneur national, Frédéric Bougeant, n’est pas encore à l’ordre du jour. Il a aussi déclaré qu’il est temps de renforcer le handball local pour relever les défis.
Le Sénégal compte aller jusqu’au bout pour être élucidé sur sa disqualification lors de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de Handball féminine tenue du 27 novembre au 8 décembre dernier en Angola. Le président de la Fédération sénégalaise de Handball, Seydou Diouf l’a fait savoir hier, jeudi 15 décembre, lors d’une conférence de presse au Stade Iba Mar Diop. Selon lui, les derniers réglages sont en train d’être faits pour faire le recours.
«Le dossier du recours auprès de la Fédération internationale de Handball (Ihf en anglais) va être totalement bouclé cet après-midi (hier) avec une autorisation du ministère des Sports et les avocats sont en train de s’affairer sur cela», a informé Seydou Diouf. Toutefois, même si le Sénégal ne compte pas baisser les bras dans cette bataille, dira M. Diouf, rien ne pourrait justifier cette disqualification de la Confédération africaine de Handball qui a considéré que la joueuse sénégalaise Doungou Camara ne pouvait pas participer à cette compétition, car elle avait disputé le Championnat du monde junior féminin en 2014 en Croatie avec l’équipe de France.
Pour preuve, dit Seydou Diouf, le «cas s’est posé le 17 mars 2015 à Luanda et la Direction de la compétition qui est chargée de faire la vérification des passeports et la qualification de tous les athlètes, avait pris le dossier de Doungou (Camara) pour dire qu’elle n’était pas en mesure de jouer parce qu’elle sortait d’un championnat du monde junior. On a fait un recours auprès du Comité exécutif qui a décidé au regard de tous les éléments à sa possession qu’elle pourrait jouer dans cette compétition pour le Sénégal, qu’elle était donc qualifiée».
Etalant encore sa colère, le président de la Fédération sénégalaise de Handball, déplore le fait que la même instance qui avait reconnu la qualification de la joueuse, revient deux années plus tard, pour la disqualifier. Qui pis est à en croire Seydou Diouf, le jury d’appel a statué hors délai d’après les textes qui régissent le Handball.
«La Tunisie a fait une réclamation après le match contre le Sénégal (le mardi avant 10h) et le Sénégal a reçu un PV disqualifiant la joueuse le mercredi », regrette Seydou Diouf tout en dégageant la responsabilité de la fédération dans cette affaire.
NECESSITE DE MODIFIER LES TEXTES QUI REGISSENT LE HANDBALL
Ne pouvant toujours pas digérer la disqualification des Lionnes du Handball, autrement dit leur empêchement de disputer la finale de la Can avec l’Angola et de participer à la prochaine coupe du monde, Seydou Diouf appelle à la revue des textes qui régissent le handball pour éviter certaines équivoques. Selon lui, la première bataille, «c’est d’abord d’avoir des textes de la Confédération africaine de handball qui sont valides».
Donc, faudrait-il, que ces textes soient revus et que l’ensemble des pays membres de la Confédération soient conscients pour qu’à partir de cette situation-là qu’il (Le Sénégal) nous faut s’adapter aux textes.
Pour autant, ajoute Seydou Diouf, «s’il faudrait réécrire des choses qu’on les réécrive». Cette modification des textes devra donc permettre de «cesser de faire dans l’oralité car les interprétations peuvent être multiples. On reste dans le flou et aujourd’hui tout ceci nous porte préjudice», déplore M. Diouf avant de laisser entendre que le Sénégal dispose des textes de l’Ihf qui font qu’il ne peut pas à lui seul réclamer.
FORMER DES JOUEUSES LOCALES POUR RELEVER LE DEFI
La disqualification de l’équipe nationale de handball suite à la bi-nationalité de la joueuse Doungou Camara a permis à la Fédération sénégalaise de handball de penser à la consolidation du handball local. Et c’est surtout pour faire face à leur sélection constituée surtout de joueuses «internationales». « Il y a deux choses qui nous importent, c’est de ne pas rester sur le rayonnement d’une équipe féminine avec des filles expatriées totalement et ne pas nous occuper du handball local, c’est pourquoi il y a quatre mois, nous avions organisé un tournoi des jeunes à Ziguinchor», dit M. Diouf. Et derrière, «l’idée, c’est de mettre en place une académie fédérale pour l’accompagnement et la formation des jeunes handballeurs pour qu’à partir du pays, nous travaillons à avoir un vivier de développement», a laissé entendre Seydou Diouf.
«FREDERIC BOUGEANT NE M’A RIEN DIT DE CLAIR SUR SON DEPART»
Interrogé sur le départ du sélectionneur national, Frédéric Bougeant, suite à «l’imbroglio juridique» qui a conduit à la disqualification des Lionnes de handball de la Can, le président de la Fédération sénégalaise de handball, Seydou Diouf répond : «il ne m’a rien dit de clair». Poursuivant son propos, il a fait savoir que le fait que le sélectionneur national reste, est le «souhait le plus absolu de la Fédération, des joueuses et même du ministère des Sports». «C’est un professionnel, il s’est lancé dans un projet avec comme objectif une qualification au championnat du monde», dit encore M. Diouf. Toutefois, Seydou Diouf a fait savoir que s’il compte monnayer ses talents ailleurs, «on lui souhaite plein succès» avant de faire savoir «qu’une sélection, ce n’est pas seulement un sélectionneur, c’est des joueuses et nous avons des joueuses de talent».