Une Alliance mondiale pour le livre et les matériels didactiques en langue nationales a été lancée, mercredi à Dakar, pour faire en sorte que les élèves puissent améliorer leurs compétences en lecture, a constaté l’APS.
"L’absence de matériels de lecture appropriés et attrayants dans les langues maternelles est une des barrières à l’amélioration des compétences en lecture des enfants", a dit le responsable du Groupe de travail sur les livres et les matériels éducatifs de l’Association pour le Développement de l’Education en Afrique (ADEA), Aliou Sow lors de l’ouverture de la rencontre d’une rencontre régionale
Selon lui, "cette situation fait que les enfants ne peuvent pratiquer la lecture dans la langue qu’ils parlent et comprennent le mieux".
L’idée est d’arriver à "un changement de paradigmes pour faire en sorte que nos systèmes éducatifs soient le plus inclusif possible avec des livres et matériels didactiques à disposition", a expliqué M. Sow.
"Une étude sur la possibilité d’un Fonds mondial du livre financé par l’USAID en 2015 a montré que les enfants n’ont pas de matériels de lecture dans les langues qu’ils parlent et comprennent" a, pour sa part, soutenu la coordonnatrice de l’Alliance mondiale pour le livre de l’USAID, Penelope Bender.
"L’étude porte sur la nécessité d’un mécanisme international transformateur pour mobiliser les financements, accroître la sensibilisation et améliorer l’offre et l’utilisation de livres de lecture et de manuels scolaires", a-t-elle précisé.
Par ailleurs, le rapport recommande que l’Alliance mondiale pour le livre soit lancé en Afrique pour aider les pays à rendre leur chaîne du livre efficace, a relevé Penelope Bender.
"Sans les bases en lecture et en calcul, ils ne peuvent poursuivre leurs études et apprendre les mathématiques, les sciences et d’autres matières. Ceci constitue une perte d’opportunité sur le plan de la croissance personnelle et intellectuelle et une perte massive pour leurs pays en termes de croissance", a-t-elle dit.
"La grande question qui se pose, c’est faire en sorte d’assurer une véritable refondation du système éducatif basé sur la langue maternelle de l’apprenant", a avancé l’ancien ministre malien de l’Education, Adama Samassékou.
"Le paradoxe de notre continent est évident puisque depuis des années dans la plupart des Etats, les langues d’apprentissage sont des langues étrangères", a déploré M. Samassékou, Convié comme expert à cette rencontre qui regroupe le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Selon l’ancien ministre,"l y a une dichotomie inadmissible entre l’élite qui gouverne et les masses qui sont gouvernées, une rupture de conception et d’action à ce niveau".
A l’en croire "quel que soit ce qu’on va prôner au niveau politique on ne pourra pas avoir l’adhésion des populations tant qu’elles n’auront pas été capacitées dans leurs propres langues pour devenir de véritables acteurs de leur propre développement".
L’ADEA et l’USAID qui ont initié la rencontre, ont promis de travailler en partenariat dans cette Alliance pour s’assurer que les livres pour enfants, notamment ceux écrits dans les langues locales soient développés, produits et distribués dans des conditions adéquates.