Le Sénégal est dans une bonne dynamique d’introduction des languies nationales dans le système éducatif avec l’option prise par l’Etat d’aller vers une mise à l’échelle de l’Education bilingue en 2017 a indiqué, mercredi à Dakar, la directrice de cabinet du secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation et à la Promotion des langues nationales, Rokhaya Niang.
L’Etat ira vers la mise à l’échelle de l’éducation bilingue après la capitalisation de toutes les expériences acquises a soutenu Mme Niang lors de l’ouverture d’une rencontre régionale pour le lancement d’une Alliance mondiale pour le livre.
Un schéma consensuel de modèle d’Education bilingue qui sera partagé avec toutes les institutions de la République, tous les acteurs et partenaires parce que la question de la langue est une question de souveraineté nationale, a dit la directrice de cabinet du secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation et à la Promotion des langues nationales.
"On a une longue expérience d’éducation bilingue depuis 2002, mais pour la généralisation il faut une forte adhésion de la communauté pour aller vers la généralisation en 2017" a fait remarquer Rokhaya Niang.
Selon elle, l’Association pour la recherche et le développement de l’Education (ARED) a voulu démarrer cette extension depuis l’année dernière mais, devant la volonté de l’Etat d’assurer son leadership, il a fallu recueillir les avis de tous les acteurs pour élaborer un schéma consensuel bilingue.
"Avec la question des langues, il faut y aller doucement pour choisir parmi les 25 langues codifiées, celles qu’il faut enseigner dans chaque localité du pays", a-t-elle expliqué.
Un atelier pour l’élaboration de la politique de planification et d’aménagement linguistique sera ouvert mardi prochain afin de voir comment choisir les langues dans les localités, a informé Mme Niang, ajoutant que "le processus est lancé et il n’est pas question de l’arrêter en si bon chemin".
L’Etat a consenti beaucoup d’efforts pour améliorer la qualité de l’éducation mais il n’y a pas encore les performances souhaitées du fait que les enfants apprennent dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas, qu’ils ne parlent pas et qui constituent un obstacle pour le développement des compétences, selon Rokhaya Niang. Elle a souligné que "nécessairement l’Etat a intérêt à avancer sur cette question".
La réunion de lancement de l’Alliance mondiale pour le livre est une rencontre sous régionale qui regroupe des représentants de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali et du Sénégal appelés à réfléchir sur des stratégies de mise à disposition de manuels didactiques particulièrement en langues nationales.
Après une mutualisation de l’ensemble des pratiques dans ces pays, il s’agit, au terme de la rencontre de deux jours, d’avoir un dispositif qui va depuis la conception à l’édition jusqu’à la distribution des manuels scolaires.
Le lancement de l’Alliance mondiale pour le livre initiée par l’USAID et l’Association pour le développement de l’Education en Afrique (ADEA) devrait permettre d’avoir des stratégies efficaces et pérennes pour la mise à disposition de manuels dans les classes.