Les chefs d’Etat ouest-africains en mission à Banjul pour tenter de convaincre Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle et céder le pouvoir, n’ont pas encore conclu un accord dans ce sens, a déclaré mardi soir la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf qui dirige la délégation.
« Nous ne sommes pas venus pour un accord. Nous sommes venus aider les Gambiens à organiser la transition. Ce n’est pas quelque chose qui peut être accompli en une journée, cela est nécessite un travail», a déclaré Mme Johnson Sirleaf, par ailleurs présidente en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La délégation des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest composée du président nigérian Muhammadu Buhari, du président sortant ghanéen John Dramani Mahama, d’Ernest Bai Koroma de la Sierra Leone et d’Alpha Condé de la Guinée, ont rencontré Yahya Jammeh qui, selon Sirleaf, leur a exprimé certaines préoccupations, sans donner plus de détails.
« La mission de la CEDEAO est venue le rencontrer pour mieux comprendre la situation actuelle dans le pays », a-t-elle ajouté.
« Nous avons rencontré toutes les parties concernées et maintenant nous ferons un rapport à nos pairs lors de la réunion de la CEDEAO prévue samedi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, siège de l’Organisation ouest-africaine», a ajouté Sirleaf.
Elle a cependant assuré qu’il n’y avait aucune raison d’être déçus, estimant que l’approche fonctionnera.
Mme Sirleaf a souligné que tous les membres de la délégation s’étaient engagés pour la paix et la stabilité en Gambie.
Parallèlement, le parti de M. Jammeh, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC) a introduit un recours mardi à la Cour suprême pour demander l’annulation des résultats de l’élection du 1er décembre au cours de laquelle le président élu Adama Barrow a battu Jammeh par quelque 19 000 voix d’écart, selon la Commission électorale.
L’APRC estime que la Commission électorale indépendante n’a pas correctement compilé les résultats et affirme que dans une partie du pays un nombre important de ses militants ont été intimidés et empêchés de voter.