Depuis la sortie de son dernier album, (le 34ème) Youssou Ndour est sur tous les fronts. L’artiste planétaire qui n’a rien perdu de son talent ni de son art est toujours entre deux avions. Pour la promotion d’Africa Rekk. Mais dans un moment de répit, il reçoit EnQuête. Et c’est parti pour un entretien à cœur ouvert. Le super Etoile, le bilan du chef de l’Etat Macky Sall, le Groupe Futurs médias, la spirale de meurtres, les prochaines élections, le musicien, homme d’affaires et politique parle de tout. Et sans langue de bois.
Les élections législatives c’est dans quelques mois ? Fekke ma ci boole sera-t-il sur la ligne de départ ?
Vous savez, tout s’évalue dans le temps et comme éléments d’appréciations, nous avons pris en considération le contexte politique, économique et social du pays. Nous avons pris le temps d’observer et d’analyser l’espace politique. Une grande réflexion a été entamée depuis quelque temps pour décider de l’orientation définitive de Fekke ma ci boole. Dans ce sens, nous avons enclenché des concertations avec la base en vue d’en déterminer les nouvelles orientations. Ce processus est en cours et s’achèvera très prochainement. Une chose est claire, le mouvement est avant tout un mouvement populaire, ouvert et inclusif. D’ailleurs nous recevons fréquemment des messages sur notre adresse fekkee.ouverture@gmail.com, et j’en profite pour lancer un appel à toutes les personnes qui veulent nous rejoindre. Dans un avenir très proche, nous allons annoncer aux Sénégalais des décisions politiques majeures en phase avec nos convictions.
Mais pour la présidentielle de 2019, vous avez déjà annoncé votre soutien au président Macky Sall. Qu’est-ce qui explique un tel choix ?
Vous savez, je suis un homme du monde. Dans ma carrière, j’ai eu à visiter énormément de pays et rencontrer une multitude de dirigeants et cela, depuis fort longtemps. Un pays comme le Sénégal repose sur des valeurs et de grandes ambitions que se doit d’incarner tout président à la tête des institutions.
Je connais l’homme Macky Sall depuis plus d’une quinzaine d’années et j’ai appris à apprécier l’homme d’Etat qui nourrit de grandes ambitions pour le pays et travaille avec méthode, sans tambour ni trompette. Vous savez, nous restons trop souvent dans nos salons en réduisant le Sénégal à nos propres paradigmes de citadins. Dans un pays sous-développé, tout est important, et tout est urgent.
Imaginez-vous que ce n’est que cette année que certains villages, pour la première fois, ont pu bénéficier d’électricité ? Imaginez-vous que dans certaines contrées de notre pays, des Sénégalais, comme vous et moi, devaient marcher des dizaines de kilomètres pour avoir accès à l’eau potable ? Grace au PUDC qu’il a lancé il y a un an, combien de ces localités sentent désormais appartenir au 21ème siècle ?
Sur un autre registre, pour dynamiser les investissements au Sénégal, les frais de création d’entreprise sont passés de 1 million à 100 mille francs. C’est remarquable quand même. Dans le domaine énergétique, qu’en est-il des coupures de courant jadis intempestives? Je pense que nous sommes sur la bonne voie.
Est-ce à dire, selon vous, que le bilan des 4 ans voire 5 ans de pouvoir de Macky Sall est positif ?
C’est un très bon bilan. Beaucoup de choses ont été faites, même si beaucoup d’autres restent à accomplir. Concernant les nombreuses réalisations, il y a la relance de l’économie qui affiche en 2016 une croissance de plus de 6% et le cap va se maintenir avec une progression en 2017. Le volume des financements publics et privés mobilisés et stratégiques de l’économie sénégalaise sont perceptibles et visibles. Il faut aller dans l’intérieur du pays pour voir les changements opérés dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et des infrastructures. Il s’y ajoute l’amélioration de l’environnement juridique pour créer un cadre propice au développement des activités économiques.
Il y a une évolution favorable de la crédibilité de la politique sénégalaise qui fait que notre pays joue un rôle de premier rang au niveau africain et mondial. La lutte contre la précarité avec de nombreux programmes engagés, notamment les bourses familiales, la diminution des prix des loyers, la couverture médicale universelle, la diminution des prix des denrées de première nécessité, la diminution des prix du carburant, l’amélioration de la disponibilité de l’énergie grâce à la politique du mix-énergétique, les programmes spéciaux envers les cités religieuses. Comme j’ai eu à vous le dire, nous pouvons passer des jours à énumérer les réalisations du Président Macky Sall.
Ces réalisations ne se sentent pas dans le panier de la ménagère. En outre, elles sont nombreuses les familles qui peinent à assurer les trois repas quotidiens. N’êtes-vous en train de parler d’un autre Sénégal ?
Je parle bien de notre cher Sénégal. Le bilan du président de la République est de loin positif. Cependant, il ne faut pas que nous dormions sur nos lauriers. Nous ferions une grande erreur. Il faut éviter les discours de la division. Il faut accepter l’ouverture qui reste le socle de la massification. En politique, rien n’est gagné d’avance. Si nous voulons aider le président de la République, il faut travailler davantage, dans un climat de confiance, de respect mutuel, d’apaisement et d’union véritable autour de l’essentiel. Servir le Président, c’est servir le peuple au mieux de ses intérêts. Que chacun l’aide à réussir sa tâche et que ceux à qui il a confié des fonctions accomplissent au mieux leur mission.
Maintenant, l’unanimité n’est point de ce monde et chacun aura ses critères d’appréciations sur tel projet ou tel programme. Mais dans le secret individuel de nos pensées, personne ne pourra nier la grande volonté et les grandes ambitions que nourrit le Président Macky Sall pour le Sénégal. Macky Senegal rekk là gëm ! Senegaal rekk!
Parlons de votre dernier album international. Pourquoi le titre Africa Rekk ?
Africa Rekk est un cri d’espoir, un slogan panafricaniste pour faire comprendre au public, et en particulier à la jeunesse africaine, qu’ils ont une responsabilité vis-à-vis du continent qui les a vu naître et s’accomplir. Face à un bilan mitigé en plus de 50 ans d’indépendance, c’est à eux, d’être les soldats pacifiques du décollage de notre continent dans tous les domaines. La situation économique, politique et sociale de l’Afrique d’aujourd’hui est meilleure que celle d’hier. L’Afrique a aujourd’hui plus de diplômés qu’aux lendemains des indépendances. Donc ne loupons pas le virage. C’est d’ailleurs pourquoi je vais, inchallah, sillonner l’Afrique afin d’échanger avec les jeunes à propos de la construction de notre continent. Il est important, à travers les titres de l’album, d’explorer différents thèmes tels que la lutte contre la violence faite aux femmes. Africa Rekk est aussi une représentation de l’Afrique au reste du monde à travers la beauté des sonorités et du talent de la jeune et prometteuse génération d’artistes.
Où en êtes-vous avec la promotion ?
La démarche de cet album a été de faire un arrangement du Mbalax avec d’autres genres musicaux africains afin de lui donner un nouvel élan. Je suis très heureux de l’accueil que les publics d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont réservé à cet album. J’en profite pour remercier Ibou Ndour pour la réalisation et Mbacké Dioum pour la coordination, ainsi que toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de l’album. Je tiens à les féliciter. Je suis fier de ma musique car elle est en même temps un outil de promotion et de valorisation du Sénégal. Je suis également très heureux de la collaboration de la jeune génération que représentent Fally Ipupa (Congolais), Spotless (Nigérian), et mon jeune ami et frère Akon. En définitive, cet album incarne et montre une Afrique positive.
Est-ce votre dernier album ?
Je ne sais vraiment pas. Vous savez, c’est la première fois que je finis un album sans avoir un autre projet musical en vue, même si j’ai gardé certains morceaux bien au chaud. Qui sait, may be (Ndlr : peut-être), l’idée me tentera de les sortir en single. Mais comme j’ai eu à le dire, ce que réserve le futur, nul ne le sait. Ce qui est clair, c’est que la Musique et Youssou Ndour, c’est du “à jamais et à jamais”. La musique est ma passion et je pense que le public me le rend bien.
Comment se porte le Super Etoile ?
Très bien. Vous savez, le Super Etoile est une grande famille. C’est un orchestre composé de musiciens talentueux qui travaillent beaucoup et qui ont toujours envie d’aller encore plus loin. Ça, c’est la marque déposée du Super Etoile, un groupe qui progresse, une grande famille qui s’agrandit…
Mais qui a connu aussi des départs…
Oui mais, même ceux qui ne sont plus là font toujours partie de cette famille. C’est vous dire!
Vous êtes dans la phase de promotion de votre 34e album, mais quand est-ce que les Sénégalais auront droit à votre retour sur la scène locale ?
Cette année, je vais satisfaire inchAllah une très vieille doléance. Ah oui ! Beaucoup de fans dans les régions m’ont interpellé pour me demander de partager les fêtes de fin d’année avec eux. Le Sénégal dépasse Dakar. Eh bien ! Youssou Ndour et le Super Etoile seront sur scène au Sénégal les 28 et 30 décembre ainsi que les 1e et 7 janvier pour de grands bals d’anthologie ; vous aurez plus de détails sur ces dates très prochainement InchAllah.
Vous avez joué le 19 novembre dernier au Bataclan à Paris, en mémoire aux victimes du terrorisme. Que pensez-vous de la poussée djihadiste dans le monde et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest ?
Comme j’ai eu à le dire à plusieurs reprises, j’aimerais jouer à Bamako, Abuja, Abidjan, Ouagadougou, Nice… Je voudrais jouer dans tous les endroits touchés par des attentats terroristes car, selon moi, la musique symbolise la joie, la paix, l’amour et unifie les cœurs et les personnes.
Concernant la poussée djihadiste dans le monde et plus particulièrement en terre africaine, il faut dire que tout le monde sait d’où vient le problème.
Et d’où vient ce problème, selon vous ?
Il ne faut pas perdre de vue que jusqu’à une date récente, il y avait une certaine stabilité dans notre zone. Mais avec ce qui s’est passé en Libye, il y a eu un grand chamboulement, voire désordre. Et on est en train de vivre aujourd’hui les conséquences d’un tel désastre. Maintenant, il faut travailler, la main dans la main. Savoir qu’il y a désormais une responsabilité partagée et un besoin de faire bloc pour faire face au péril.
Le Sénégal est-il à l’abri de la menace terroriste ?
La sécurité est un challenge constant. Mais, écoutez-moi bien, ici c’est le Sénégal. Je crois profondément en ce génie protecteur qui veille sur nous. Je crois en la sagesse et la maturité de notre nation. Nous sommes fondamentalement une nation de dialogue, une nation de tolérance et une nation de paix. Cela a été, cela est, et cela demeurera car Dieu le Tout-Puissant nous a gratifiée d’une grande richesse que sont nos guides religieux qui œuvrent pour la paix et la solidarité dans notre pays. Rappelons-nous toujours et en tout lieu du socle sur lequel notre pays est bâti depuis des siècles. Soyons juste unis car en étant une nation unie, rien ni personne ne peut nous arrêter. De son côté, l’Etat consent de gros efforts avec la mise en place d’un dispositif sécuritaire. Cela se voit avec le jalonnement quotidien des gendarmes, depuis plusieurs mois, sans compter la surveillance des agents de sécurité en civil. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour les remercier et les encourager. J’exhorte tout le monde à respecter leur travail, à s’arrêter chaque fois et louer leur dévouement pour assurer notre sécurité.
Justement, parlant de sécurité, depuis quelque temps, l’on note une recrudescence des cas de meurtres au Sénégal. Quel commentaire ce phénomène vous inspire ?
Permettez-moi d’abord de profiter de cette occasion pour m’incliner devant la mémoire de tous les disparus. S’agit-il d’une recrudescence de meurtres au Sénégal ou d’une plus grande exposition médiatique de ces crimes ? J’entends ce débat sans qu’il soit fait état des statistiques de la Police dans ce sens. Seules des statistiques de la police peuvent attester ou contester les avis des uns et des autres. De là seulement, des mesures peuvent être prises allant à renforcer ou non les mesures de sécurité. L’émoi du peuple sénégalais mais surtout la douleur des familles éprouvées à cause de ces meurtres crapuleux me touchent particulièrement. J’en suis bouleversé et profondément attristé.
A présent, je crois que nous sommes invités, tous et sans exception, à une analyse sérieuse de notre société qui est en pleine mutation et qui subit, au même titre que beaucoup de pays en développement, les travers de la mondialisation. Nous devons réfléchir, ensemble, aux solutions qui pourraient garantir une société saine et résolument tournée vers le développement. Et cela, ce n’est pas seulement l’affaire du gouvernement. C’est notre affaire à tous.
La pauvreté et l’oisiveté surtout du côté des jeunes sont souvent les causes avancées pour expliquer cette spirale de violence meurtrière : Etes-vous du même avis?
Non ! Il ne faut pas stigmatiser. Jeune, pauvre et sans activité ne veut pas dire assassin ou criminel. Rien, mais vraiment rien, n’explique la violence jusqu’au meurtre. Personne n’a le droit de tuer. N’ayons pas une analyse simpliste. J’invite encore une fois à une réflexion profonde et collective sur notre société.
Quelles sont les solutions que vous préconisez pour remédier à cette situation ?
Je pense que nous devons commencer par nous recentrer sur les valeurs et vertus qui constituent notre pays de Teranga, connues dans le monde entier. Il est impératif qu’on s’affranchisse en tant que Sénégalais des discours discourtois et que nous redéfinissions un cadre positif de vie commune face à un monde en perpétuelle mutation. Les efforts de respect mutuel et d’attention, d’écoute et de solidarité doivent êtres conséquents et partagés par tout le monde. Cultiver une société non violente est un chantier continuel de tous, par tous, et pour le bien de tous.
Le Groupe Futurs Médias avait annoncé la création de deux nouvelles chaînes de télévision, de deux radios thématiques et d’un magazine. Où en êtes-vous avec ces projets ?
Ces projets sont toujours d’actualité mais suivent un processus plus long que celui qui avait conduit à la création de Sports Fm, de l’Obs puis de la TFM. Vous savez, l’investissement dans le Groupe Futurs Médias représente des milliards. Il me donne beaucoup de satisfaction quand je vois tout le chemin que nous avons parcouru et tous les efforts consentis.
Cependant, si une des logiques prioritaires de départ était d’investir pour rentabiliser et créer des emplois, l’heure est venue pour le groupe d’optimiser l’apport du personnel à de potentielles activités porteuses. La taille de GFM en ressources humaines est très grande et tourne autour de 2 milliards de F CFA par an. Avec toute la bonne volonté du monde, je ne peux pas continuer à réinjecter perpétuellement mes propres capitaux.
Que faut-il donc faire pour pérenniser GFM ?
Dans un environnement très compétitif qui voit une floraison de groupes audiovisuels se partageant des parts de marchés publicitaires très limitées, conjuguée à la venue des supports d’informations digitales, et un dumping des médias publics qui reçoivent des subventions et sont en plus concurrents publicitaires des chaînes privées, l’heure est venue de s’adapter à la réalité ! Je le dis et répète, mon option n’est point le licenciement mais l’orientation vers des sous-secteurs porteurs. Sous la direction d’un homme d’expériences en la personne de Ibrahima Dieng, j’ai confiance que ces nouveaux produits recevront un accueil positif des auditeurs et téléspectateurs, inchAllah.
Où en êtes-vous aujourd’hui avec vos dettes fiscales ? On vous a même traité de délinquant fiscal.
La question fiscale est derrière nous. Je profite du reste de l’occasion pour remercier les services des impôts pour la qualité et l’ambiance dans laquelle s’est déroulé le travail, réalisé en collaboration avec mes services. La vérité est que tout est parti d’un problème de courrier qui n’a pas été traité dans les temps. Et pour la petite histoire, on est loin des chiffres donnés dans la presse. La réalité est tout autre et nous avons réglé cette question. Elle est désormais derrière nous.
L’adoption d’un nouveau code est annoncée pour réguler le secteur de la presse et de la publicité. Qu’en pensez-vous ?
Je suis pour un code de la Presse qui permet d’organiser le secteur. Cependant, la disposition visant la dépénalisation du délit de presse n’incite pas du tout l’investisseur du monde des médias que je suis à continuer à y croire. Imaginez-vous qu’on nous demande de porter le tort que pourrait causer un journaliste travaillant pour un organe de presse. On est propriétaire mais nous ne sommes pas dans les Rédactions ni n’influons sur la ligne rédactionnelle des mediums. Si en tant que propriétaire, on nous demande le respect des principes sacro-saints de liberté qui régissent le métier de journaliste, il est tout à fait normal que celui qui écrit ait la plus grande part de responsabilité pénale. Il y a une responsabilité personnelle qu’il faut assumer.
Qu’est-ce qui fait courir Youssou Ndour ?
Je ne cours pas ! (Il se répète 3 fois) Je crois au travail bien fait et dans chaque domaine, j’essaye d’avoir les meilleurs avec moi. C’est ça mon secret. Je milite pour l’évolution. Je suis un artiste et je vis de ma passion. Et ce n’est pas pour remplir les coffres des banques que je m’investis autant. Une fois de plus, sachez que je ne cours pas du tout.
Le Sénégal vient de perdre un artiste de renommée internationale en la personne d’Ousmane Sow. Quel souvenir gardez-vous de ce monument de la culture ?
C’est une très grande perte ! Parce qu’Ousmane, sans jeu de mots, est un homme fidèle à sa vision, qui aime son art. Il a fait quelque chose que personne n’a jamais fait pour moi. Il était très lié à mon oncle paternel et un jour, il m’avait invité à déjeuner chez lui en même temps que mon père. C’était la première fois qu’on m’invitait avec mon papa, sans que je ne sois au courant. Ousmane me vouait une grande affection. Il ne cessait de me prodiguer des conseils. Il mérite tous les honneurs de ce pays.
Un autre artiste, le célèbre Joe Ouakam, a été sommé par le milliardaire Jean Dagher Hayeck de quitter le domicile qu’il occupe depuis 40 ans.
J’ai du mal à croire à cette histoire. Joe Ouakam est le symbole vivant et le soldat debout de l’art au Sénégal. Il est l’âme de Dakar. Sa silhouette est à elle seule l’expression du Dakar culturel. Je ne sais pas ce qui se passe. Toutefois, il est bon de savoir que Joe Ouakam est un monument qu’il est l’un des derniers Mohicans. Nous lui devons respect. Il ne doit, en aucun cas, souffrir d’insuffisance et d’un tel manque de respect. Je n’accepterai pas qu’on insulte ainsi celui qui incarne le Dakar culturel.
On dit souvent que les artistes ne vivent pas de leur art. Quel doit être le rôle de la nouvelle société du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) pour renverser la tendance ?
Je pense qu’il y a eu beaucoup de propositions qui ont été faites dans le cadre des réformes des droits d’auteur d’une manière générale. C’est aujourd’hui une grande bataille qui consiste d’abord à sensibiliser les populations. Parce que ce n’est pas à l’Etat mais à la personne qui adore une musique ou une œuvre d’art de l’acheter. Et là, j’interpelle les Sénégalais. Ils doivent soutenir les artistes en achetant leurs œuvres car la création est dure. De son côté, l’Etat doit tout faire pour faciliter l’épanouissement des artistes.