Le président de la Commission nationale du dialogue des territoires, Djibo Leyti Ka, a ouvert mardi 6 décembre à Saly-Portudal un atelier sur la planification des actions stratégiques de la structure qu’il dirige. La problématique de l’acte III de la décentralisation sur les questions liées à la Territorialisation des politiques a été évoquée par les représentants des communes et des départements. La fiscalité locale, les limites entre les communes et les départements et toute une réflexion sur les notions de ville, commune ont été évoquées en plus de la cohérence et de la cohésion des actions à mener dans les territoires.
Le président Djibo Leyti Ka, a abordé la refondation de l’Etat à travers l’Acte III de la Décentralisation se veut ‘’d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022’’.
L’option de territorialisation des politiques pour lui, va bâtir le développement du Sénégal à partir des opportunités, des atouts et potentialités de chaque terroir.
Selon l’ancien ministre d’Etat, cette réforme à mille et une questions qui mérite d’ouvrir des réflexions pour en cerner tous les contours, pour apporter des solutions concrètes pouvant impacter sur la politique de décentralisation.
La pérennisation du financement des collectivités locales dont des perspectives restent ouvertes avec le Code des collectivités locales de 2013, les dynamiques d’intercommunalité à construire et à conforter, l’allocation des transferts financiers de l’Etat aux collectivités locales sur des bases objectives et transparentes privilégiant la performance dans un souci de péréquation de la pauvreté sont du reste quelques questions citées par le président du Cndt. Il a ajouté, l’évaluation exhaustive des compétences transférées pour en déterminer les coûts, la capitalisation des expériences et l’instauration d’une plateforme Etat-Collectivités locales. Le président du Cndt s’est en outre appesanti sur la maîtrise de l’information territoriale, un élément essentiel surtout dans le cadre de la territorialisation des politiques publiques.
Fiscalité et statut des maires
Le président de l’association des maires du Sénégal (AMS), Alioune Sall, voit dans cette démarche, une approche pragmatique intégrant les collectivités locales. Des points essentiels sont avancés par lui comme, la plateforme Etat-Collectivités locales, la fiscalité locale relative au système de financement des collectivités locales et la cohérence territoriale.
Le président de l’Ams n’a pas manqué de soulever le caractère abstrait de la notion de ville au Sénégal et le contenu à y mettre. A l’en croire, un statut est nécessaire à la ville dans le sillage de la continuité urbanistique et un contenu. Il a aussi soulevé le statut des maires qui après plusieurs mandats sont voués au chomage sans prise en charge dans une position de retraite.
Adama Diouf, le président de l’association des présidents de conseil départemental a mis l’accent sur le financement du développement local, l’aboutissement de la réforme en cours et des pôles-territoires.
Les questions de limites des collectivités locales sont pour lui, des points à soulever dans le cadre de la cohérence territoriale pour une efficacité et une efficience des mesures. Ses attentes sont de voir la Cndt faire des propositions concrètes sur la gouvernance avec la voix des acteurs.
Mansour Kama de la confédération des employeurs du Sénégal a abordé la question de la délimitation des territoires sous un angle économique et dans l’orientation d’un développement intégral. Il voit le développement à partir des pôles-territoires sur la base de passerelles à mettre en place entre les villes et les campagnes.
Il a invité à une réflexion relative à la fiscalité locale, sa destination dans un contexte d’un partenariat public-privé. Il a sollicité des pouvoirs publics des enquêtes approfondies pour jauger le niveau d’appropriation et son impact au niveau des populations locales.