Sitôt arrivés dans le système et déjà qu’un contentieux les oppose à la tutelle. Les sortants de la Faculté des Sciences et technologies de l’éducation et de la formation affectés dans la région ne sont pas du tout contents du paiement des salaires. Des disparités notoires ont été relevées dans les sommes reçues par les uns et les autres. Ce qui est vécu comme une injustice par ceux qui se considèrent comme les lésés. En effet, expliquent nos sources, les enseignants servant dans les régions de Tamba, Kolda, Kaffrine, Diourbel et Sédhiou ont reçu l’intégralité de leurs salaires.
Ceux de Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor n’ont reçu qu’une partie de leur paie. Quant à leurs collègues de Matam et Fatick, ils n’ont rien reçu jusqu’ici. Une situation qui a mis en colère une bonne partie des 917 professeurs nouvellement affectés. Ils ne comprennent pas que des fonctionnaires qui ont reçu leur ordre de service le même jour puissent percevoir des sommes différentes. Ce qui est plus aberrant à leurs yeux, c’est la disparité au sein d’une même inspection académique.
Par exemple, à Saint-Louis, il y a un enseignant qui a reçu 110 000 F Cfa, un autre 116 000 F, et un troisième 160 000 F. ‘’Comment comprendre que les mêmes dossiers déposés le même jour par la même inspection d’académie puissent connaître des différences de traitement ?’’ se demandent-ils. Il ne faut surtout pas leur parler d’une différence de salaire, puisqu’ils ont tout en commun. ‘’Nous avons partagé la même classe, nous avons les mêmes diplômes, le même niveau. Nous avons été affectés le même jour. Nous avons pris fonction le même jour’’, ajoute un interlocuteur.
Pour l’instant, ces pédagogues n’arrivent pas à savoir qui est à l’origine de leur problème. Tout au plus, ils savent que la responsabilité se situe entre l’inspecteur d’académie et le payeur. Alors que dans les IA, on leur dit que tout a été envoyé selon les règles, chez les payeurs, on déclare se conformer aux dossiers reçus. Ce qui rend la situation davantage illisible. Face à ce flou, ils ont décidé de se faire entendre. Des manifestations sont prévues demain devant les IA de Fatick, Kaolack et Ziguinchor. À Saint-Louis, les concernés ont aussi voulu se rassembler, mais ils ont fini par renoncer en raison des distances éloignées entre les lieux d’affectation et l’ancienne capitale du Sénégal.