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Régulation – Piratage audiovisuel, attribution «anormale» de fréquences… : Les inquiétudes de Babacar Touré
Publié le samedi 3 decembre 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le président de la République reçoit le rapport annuel 2014 du Conseil national de régulation de l`audiovisuel (CNRA)
Dakar, le 12 Mai 2015 - Le chef de l’Etat a reçu le rapport annuel 2014 du Conseil national de régulation de l`audiovisuel (CNRA). Le président a plaidé pour que des efforts soient faits du côté des parlementaires comme du côté des professionnels des médias pour l’adoption du projet du Code de la presse.




Remettant le rapport annuel 2015 au président de la République, le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), Babacar Touré, est revenu sur les forces et faiblesses des télévisions et radios, tout en sollicitant l’élargissement des compétences et des moyens du Cnra afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle.

Dans son rapport 2015, le Cnra fait état de plusieurs manquements dans le domaine de l’audiovisuel. Avec près de 308 fréquences Fm, concédées à des opérateurs radio nationaux, 19 à des opérateurs radio étrangers et plus de 50 fréquences de télévision à divers opérateurs, Babacar Touré, président du Cnra, s’inquiète que la situation devienne de plus en plus incontrôlable. «Les conséquences de cette situation sont incalculables. Dans ce désordre se sont opportunément installés des flibustiers de l’audiovisuel qui piratent et commercialisent illégalement les contenus de chaînes dûment installées et déclarées. Ces derniers, échappant à toute régulation, produisent et proposent désormais des débats à caractère social ou politique, pratiquent le prosélytisme religieux et relaient des propos identitaires, chauvins, voire irrédentistes. Dans ce désordre juridique et commercial, les risques sont devenus réels», s’alarme-t-il. Poussant son état des lieux du paysage médiatique, M. Touré déplore «l’incivisme médiatique». Il fait savoir que «de nombreux détenteurs d’autorisation de diffuser à échelle locale, régionale ou communautaire émettent aujourd’hui sur le plan national, sans modification préalable de la convention qui les régit. D’autres glissent d’une programmation communautaire vers une transformation en chaînes généralistes, commerciales, font alors dans l’information politique. Alors que leur statut ne le permet pas. Ils induisent ainsi une concurrence plus que déloyale vis-à-vis des chaînes commerciales». Cela dit, il se félicite des avancées qui sont notées dans ce secteur.
Avec l’avènement de la Tnt et le choix d’un opérateur national sur des bases objectives, le président du Cnra est d’avis que 2015 a bien connu des réussites dont le Sénégal peut s’enorgueillir. D’après M. Touré, «le modèle sénégalais de transition reste unique. Il est cité en exemple un peu partout. Le Sénégal est le seul pays francophone, avec le Maroc, à émettre des signaux de télévision numérique. Le Sénégal, grâce à un partenariat public/privé, présente un taux de couverture de 75% de la population avec une excellente qualité technique, tant du point de vue des infrastructures que des décodeurs».
Il reconnaît, cependant, les manquements de la société Excaf télécoms, chargée de la distribution des décodeurs pour la Tnt. Pour lui, la totalité du territoire n’étant toujours pas couverte ; d’où le sentiment de frustration de nos concitoyens.

Pour un élargissement de compétences et de moyens
Face aux énormes défis et aux larges missions qui lui sont confiés, le président du Cnra sollicite l’élargissement des compétences et des moyens pour sa structure. «Tel qu’il ressort de l’état des lieux du secteur et de la régulation de l’audiovisuel, des outils manquent encore pour atteindre la réussite complète de notre transition vers le numérique et celle de la régulation de l’audiovisuel…» A son avis, il sied d’accompagner ce processus par un encadrement juridique adéquat et pertinent avec l’implication du Cnra dans le processus d’octroi des licences d’exploitation de service audiovisuel, la révision des cahiers de charges. «L’autorité de régulation doit exercer la plénitude de sa mission, notamment en ce qui concerne les sanctions», souligne-t-il.
Pour être plus visible et présent dans les régions, le président espère une réorganisation interne et structurelle, et un renforcement des capacités du régulateur. «Les nouvelles opportunités de production et de distribution de contenus doivent nous inciter à faire un meilleur maillage du territoire national grâce à des antennes locales. Notre mission nous impose un contact permanant et une alliance responsable avec tous les acteurs des médias audiovisuels dans le sens du respect des principes et lois édictés par la régulation», confie-t-il.
Dans le domaine des publicités aussi, le Cnra a émis l’idée d’organiser les Assises de la publicité en vue de réguler et d’assainir le marché avec les acteurs concernés. Le passage au numérique étant une opportunité, le président du Cnra envisage la saisir pour se doter d’un service à forte valeur ajoutée de dématérialisation d’archives audiovisuelles. «Nous devons bâtir notre mémoire audiovisuelle nationale, réitérer notre appel à la création d’un fonds d’aide à la production (et à la coproduction) pour créer l’émulation, stimuler la créativité et améliorer la qualité des productions.»
Toujours en ce qui concerne les attentes du Cnra, figurent en bonne place les prochaines élections législatives. Les exigences de la pré-campagne et de la campagne elle-même imposent en effet, selon M. Touré, une anticipation productive. «Si des ressources humaines compétentes et crédibles, un appui matériel et financier conséquent n’accompagnent pas le processus, le travail du Cnra s’en trouvera davantage affecté en termes d’efficacité, de pertinence et d’impact», note-t-il.
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