L’opposition réunie autour du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal (FDS/MWS) et le président de la République, Macky Sall, ont eu hier des discussions approfondies sur le processus électoral. C’était dans le cadre de la poursuite du dialogue national initié par le chef de l’Etat, depuis le 28 mai dernier, et à l’issue duquel pouvoir et opposition ont convenu de la date des prochaines législatives fixées le 02 juillet 2017.
Hier, c’est en effet vers 17h que les plénipotentiaires de l’opposition se sont pointés devant les grilles de la présidence de la République. L’audience entre le Président Macky Sall et les leaders de l’opposition a démarré aux alentours de 18 heures pour finir à 21 heures passées de quelques minutes. Pour la circonstance, neuf membres de l’opposition étaient censés représenter tous les partis membres du FDS/MWS.
Il s’agit, entre autres, du Coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), Mamadou Diop Decroix, du Secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS), Oumar Sarr, du vice-président de Rewmi, Déthié Fall, de la plénipotentiaire de l’Union centriste du Sénégal (UCS), Nicole Gackou, de l’ancien ministre en charge des Affaires religieuses sous Abdoulaye Wade, Bamba Ndiaye, du leader de la coalition Jubanti Sénégal, Mouth Bane, du leader de la Convergence pour la démocratie et la République CDR/Fonk sa kaddu, Déthié Faye et de Mamadou Lamine Diallo de Tekki. Mais au sortir de leur rencontre avec le président de la République, seuls Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr, Bamba Ndiaye, Mouth Bane et Nicole Gackou ont fait face à la presse. Cependant, ils n’ont pas voulu trop s’épancher sur le contenu des discussions au sortir de cette rencontre.
‘’Nous avons rencontré le président de la République à sa demande en tant que Mankoo wattu Senegaal. Nous avons discuté de l’ensemble des questions que nous avions mentionnées dans notre lettre. Demain (Ndlr : aujourd’hui) à 16h, nous rendrons compte des résultats de cette discussion à la conférence des leaders de Mankoo wattu Senegaal qui aura lieu à la permanence du Grand parti. Après cette rencontre, nous parlerons avec l’opinion par le biais de la presse’’, s’est simplement contenté de déclarer le leader de And Jëf/Parti pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS). ‘’La primeur, nous la réservons à ceux qui nous avaient mandatés. Nous allons nous réunir et nous allons après revenir largement avec la presse sur les points de convergence et les points de divergence. Mais retenez que cela s’est bien passé et que nous avons été bien reçus par le président de la République’’, a renchéri l’ancien ministre chargé des Affaires religieuses, Bamba Ndiaye, joint plus tard par EnQuête.
Audit du fichier électoral
Il faut relever que si l’opposition n’a pas voulu trop s’épancher sur le sujet, le pouvoir lui a rendu compte des décisions prises ensemble. Dans un communiqué de la présidence de la République publié peu de temps après la fin de la rencontre, il est relevé que sur l’essentiel des points soulevés, des accords ont été notés. Il s’agit, entre autres, de la fixation de la date des élections législatives au 02 juillet 2017, l’augmentation du nombre de commissions administratives pour l’inscription massive des Sénégalais en âge de voter, la simplification de la procédure d’inscription des citoyens sénégalais sur les listes électorales au moyen d’un extrait de naissance ou d’un passeport ordinaire. Dans la même veine, la source confie que le principe de l’audit du fichier électoral à la fin des opérations d’inscription a été retenu, de même que le principe d'information exhaustive des citoyens sur le processus d'inscription.
Cependant, le président de la République a attiré l’attention sur l’impératif de consolider notre système électoral en évitant d’y introduire des changements susceptibles de le fragiliser. Une position qui sous-entend des divergences de vue. Toujours est-il que le président de la République, après avoir remercié la délégation d'avoir répondu à son invitation, a rappelé son attachement, sans réserve, au consensus comme mode de définition des règles du jeu électoral, au respect du calendrier républicain et à la tenue d'organisation d'élections transparentes, libres et démocratiques. Dans la foulée, Macky Sall s'est félicité des accords importants obtenus lors de la revue du code électoral, conformément à l’esprit du dialogue national lancé le 28 mai 2016.