Le maire de la commune de Mermoz-Sacré cœur, Barthélémy Diaz a procédé hier, mercredi 30 novembre, à la diffusion des extraits audio compromettant l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade et le Pds dans l’affaire Affaire Ndiaga Diouf. Lors d’un point de presse à la veille de son procès dans le cadre de cette affaire, Dias fils a ainsi exigé la comparution du pape de Sopi.
Alors que la reprise de son procès dans l’affaire Ndiaga Diouf, est prévue pour ce jour, le député-maire de la commune de Mermoz-Sacré cœur, Bathélémy Diaz, a fait face à la presse hier, mercredi 30 novembre, pour décliner l’identité des commanditaires de l’attaque de sa mairie qui s’est soldée par la mort du jeune Ndiaga Diouf le 22 décembre 2011.
Face aux journalistes, le responsable socialiste estimant que la réouverture de ce dossier obéit à des soubassements politiques visant à le rendre inéligible, a accusé formellement le Parti démocratique sénégalais (Pds) et son secrétaire général, Me Abdoulaye Wade d’être les commanditaires de cette tragique attaque de la mairie de Mermoz-Sacré cœur.
Soulignant qu’il ne veut pas participer à une parodie de procès, Diaz exige ainsi la comparution des commanditaires sans quoi, il refusera de coopérer. «Je ne me souviens pas avoir déjà dit que je n’irai pas au procès. J’ai dit, je le répète et le répète encore aujourd’hui, que je ne participerai pas à une mascarade politique. Je ne demande qu’une seule chose, et je crois que c’est la position de l’ancien candidat de la coalition Macky 2012, devenue aujourd’hui patron de la magistrature, la traduction en justice des commanditaires pour l’éclatement de la vérité. Un procès dans lequel il n’y a pas de commanditaires, je ne suis ni disposé ni disponible à y participer. Je peux être physiquement présent au Tribunal et ne pas participer à une mascarade politique», précise le responsable socialiste qui n’a pas raté, par ailleurs, la direction du Ps qu’il accuse de chercher à le faire payer pour sa position favorable à une candidature du Ps à la prochaine présidentielle, notamment celle du maire de Dakar Khalifa Sall.
Pour étayer ses accusations contre le Pds et Me Wade, le maire de Mermoz-Sacré cœur a ainsi procédé à la diffusion d’un enregistrement audio extrait d’un entretien de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade avec une radio étrangère. Et dans lequel, Wade reconnaissait clairement que les individus qui s’étaient rendus inopinément à bord de véhicules pickups à la mairie de Mermoz-Sacré cœur, étaient des éléments de sécurité du Parti démocratique sénégalais (Pds).
En effet, dans cet enregistrement où le Président Wade et son interlocuteur abordaient la question du climat post 23 juin, marqué par les manifestations récurrentes de l’opposition tous les 23 du mois et le risque d’un embrasement du pays, l’ancien Président informait que les nervis s’étaient rendus d’abord dans les domiciles d’Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho, Alioune Tine, avant d’atterrir à la mairie de Mermoz-Sacré cœur, étaient en mission officielle du Pds.
«Mon parti a sa sécurité et si j’ai pu faire 27 ans d’opposition et en arriver là, c’est parce que j’ai toujours eu une protection de mon parti, alors que je ne bénéficiai pas de la protection de l’État», renseigne le président Wade dans cet enregistrement, avant de poursuivre : «L’opposition s’est regroupée sous le vocable M23 : le mouvement du 23 juin. Et ils ont décidé tous les 23 juin de descendre dans la rue et de casser. Les éléments de notre sécurité ont décidé d’aller voir les leaders pour les dissuader de lancer des opérations de destruction dans la rue en leur disant : nous vous demandons de ne pas faire sortir les gens dans la rue parce que dans chacune de ces maisons, il y’avait une centaine d’individus qui se préparaient à sortir en leur disant : si vous sortez, on ne vous laissera pas faire», narre Me Wade.
Poursuivant son récit sur cet enregistrement, le pape du Sopi a indiqué que les éléments se sont d’abord rendus chez Amath Dansokho, «le vieux marxiste qui passait ses vacances au bord de la mer noire et qui s’est mué en démocrate, sans le trouver et ils sont partis». Ensuite, d’après toujours l’ancien Président dans cet extrait, «ils sont allés chez Abdoulaye Bathily qui était absent des lieux mais avec qui les visiteurs ont eu un entretien téléphonique durant lequel, ils lui ont répété, selon Me Wade, la même chose : «ne descendez pas dans la rue pour casser parce que nous serons là».
«Ils sont allés chez Alioune Tine qu’on considère comme mon plus grand ennemi dans ce pays. Ils lui ont parlé mais, ils n’ont rien cassé. Ils lui ont dit : nous ne voulons pas que vous sortez dans la rue pour casser. Alioune Tine les regardait puis, il est reparti. Donc, ils sont allés dans trois autres maisons sans rien casser et c’est seulement quand, ils sont allés devant la mairie de monsieur Dias», ajoute encore l’ancien chef d’État dans cet extrait audio, tout en précisant que ces derniers envoyaient à chaque fois un émissaire pour dire qu’ils veulent parler au leader. «Ils ont fait ça devant la mairie de monsieur Dias, on n’a pas voulu les laisser passer. Monsieur Dias a téléphoné la police et le commissaire de police est venu. Et ce dernier a fait une déposition dans laquelle, il disait quand il est arrivé. Les gens de mon parti étaient à cinq cent mètres de la mairie. Monsieur Dias est sorti de la mairie avec une centaine de personnes. Et le commissaire a demandé aux autres (ndlr sécurité du Pds) de partir. Ils ont tourné le dos pour partir, monsieur Diaz a sorti ses pistolets et comme un cowboy, Django, je crois, il se met à tirer sur les gens».
... ET RAPPELLE A MACKY SES PROPOS
Le maire de la commune de Mermoz-Sacré cœur, Barthélémy Diaz, a procédé hier, mercredi 30 novembre, à la diffusion d’un extrait d’une émission télévisée dans laquelle, Macky Sall accusait l’ancien pouvoir d’être responsable de l’attaque de sa mairie en 2012. Lors d’un point de presse tenu à la veille de l’ouverture de son procès, Barthélémy Diaz déclare ainsi que ce procès est politique.
Lors de ce face-à-face avec la presse, le maire de Mermoz-Sacré cœur, Barthélémy Diaz, ne s’est pas seulement arrêté à rendre publiques les images les enregistrements compromettant l’ancien président de la République. En effet, auparavant Barthélémy Diaz qui était entouré de ses partisans et aussi de son camarade de parti, Bamba Fall, maire de la commune de Médina, a également projeté une vidéo de la réaction de Macky Sall, alors candidat de la coalition Macky 2012 à la présidentielle de 2012, à la suite de cette tragique attaque de la mairie de Mermoz-Sacré cœur. Et dans cette vidéo capturée sur une chaîne de télévision privée sénégalaise, Macky Sall exprimait notamment sa tristesse et son indignation à la suite du décès du jeune Ndiaga Diouf qui, selon l’actuel chef d’État, dans cette vidéo, a perdu la vie dans une «opération commando dans laquelle, il a été entrainé contre Barthélémy Dias et son institution municipale».
Poursuivant son propos toujours dans cette vidéo de 3,29 minutes, le président de l’Alliance pour la République (Apr) faisant un lien entre l’attaque de la commune de Mermoz-Sacré cœur et le rejet par le peuple sénégalais du projet de réforme constitutionnelle du 23 juin, a ainsi accusé le régime libéral d’avoir fait recours à des mercenaires pour faire une sale besogne. «Tout le monde a constaté que devant le refus citoyen de valider l’imposture de la loi constitutionnelle pour fixer le ticket et la suppression du second tour à l’élection présidentielle, le pouvoir avait décidé de passer à la vitesse supérieure notamment par le recours à des mercenaires. Lorsque je l’ai dit, vous vous rappelez, tout le monde a crié sur moi y compris même mes propres partisans. Au Sénégal, il ne peut y avoir de mercenaires. Mais, le mercenaire, c’est quelqu’un que vous payez pour faire une sale besogne. Et, il n’est pas exclu qu’on ait fait appel à des étrangers. Mais, aujourd’hui, il est clair qu’on a payé des gens pour verser du sang et pour instaurer un climat de terreur dans le pays», soutient l’ancien candidat qui accuse dans cette vidéo le pouvoir du Pds de passer maintenant à la violence physique et mortelle après avoir créé une violence institutionnelle et verbale au Sénégal.
«Rappelez-vous également de l’assassinat du jeune Malick Bâ suite à la tentative délibérée de découper la communauté rurale de Sangalkam et de la faire passer en délégation spéciale.
Souvenez-vous de la violence institutionnelle contre moi-même à l’Assemblée nationale…. C’est tout cela qui a entraîné que ce jour du 22 décembre l’on a assisté à la présence d’une bande armée devant la police médusée qui était là, impuissante à la mairie de Mermoz-Sacré cœur», indique l’actuel chef d’État. «Ils sont venus agresser. Donc, les vrais responsables de cette affaire-là, ce sont ceux-là qui ont commandité et financé cette opération. Tout le monde a vu à travers les médias, même les télévisions ont le temps de venir et filmer et tout ce temps où étaient les forces de sécurité ?», ajoute Macky Sall dans cette vidéo, avant de poursuivre sur un ton ferme : «Je pense que, l’État a une responsabilité pleine et entière dans cette affaire devant la mairie de Mermoz-Sacré cœur qui a entrainé la mort du jeune Ndiaga Diouf». Loin de s’en tenir à ces propos, Macky Sall toujours sur le plateau de cette télévision, tout en présentant ses condoléances attristées à la famille du jeune Ndiaga Diouf, a également exigé la libération de Barthelemy Diaz.