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Fin de campagne électorale en Gambie: Jammeh promet de débarrasser Bakau de ses ‘’dëmm’’
Publié le jeudi 1 decembre 2016  |  Enquête Plus
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie




Les populations de Bakau, ville gambienne sur la côte atlantique, n’auront sans doute plus de souci à se faire. Le président Jammeh leur a promis lundi, en meeting, de les débarrasser de la ‘’meute de vieilles sorcières’’ qui les empêchent de dormir.

‘’Comme je l’ai fait dans le Fogny, je vous promets de vous débarrasser de vos ‘dëmm’, car ces sorcières empêchent tous les pays de se développer.’’ C’est en ces termes que le président Jammeh a entamé son discours, lors du dernier meeting de Bakau. Poursuivant sa diatribe, drapée d’un grand boubou et debout face à tous, il a ajouté : ‘’Souvent, j’ai l’habitude de jurer en parlant, c’est pour moi une manière de vous assurer que je dis la vérité.

J’avais parlé des sorciers qui pullulent dans le quartier Bakau et les gens ont travesti mes propos en allant jusqu’à dire que j’ai insulté les mères des populations de Bakau. Que Dieu m’en garde ! Jamais je ne ferai cela (…). Je vous jure que je vous débarrasserai de vos sorciers.’’ Ces propos avaient pour objet de s’excuser pour un discours tenu il y a 6 mois, ayant soulevé une vague de colère chez les populations. Jammeh avait accusé les vieilles de Bakau d’être des sorcières et avait juré de les éliminer une par une. Selon lui, les sorciers font reculer un pays et stoppent son développement.

Lors du meeting, poussant le culte de sa personne à l’extrême, il a ajouté, le doigt pointé sur le public : ‘’J’ai purifié Kanilaï et le Fogny de leurs sorciers et j’en ferai autant pour Bakau. Je vous le promets. Les sorciers et Satan, c’est la même chose, ce sont des goulots d’étranglement qui empêchent toute société d’aller de l’avant. Bientôt les enfants de Bakau pourront jouer tranquillement dans les rues sans qu’un chat ne vienne les perturber.’’

L’opposition menacée

La nuit s’installe peu à peu, les projecteurs éclairent l’endroit, la foule a du mal à se tenir tranquille face au président gambien galvanisé par un accueil chaleureux. Alors, il se tourne vers une opposition qui visiblement draine des foules et inquiète. Le ton est sévère, la menace se passe de tout commentaire : ‘’A ceux qui disent que je ne fais rien, je voudrais juste leur dire que je n’ai envie de mettre personne en prison (…). Désormais, si quelqu’un m’injurie devant vous, ne lui dites rien, Dieu nous jugera. Ils n’ont qu’à continuer à mentir. En février prochain, lors de la célébration de la fête de l’indépendance du pays, on verra combien ils seront à assister à cette fête. On verra même si certains parmi eux assisteront au vote.’’ Après ces propos, le silence est de mise, les visages inquiets. Sûr de son fait, Jammeh déroule, les bras s’ouvrant au ciel : ‘’Les personnes sont libres de battre campagne, mais ce n’est pas bien de mentir. Le Bon Dieu n’aime pas les menteurs. Retenez bien ce que je viens de vous dire.’’

L’homme fort de la Gambie n’a pas encore fini. Bakau est calme. Les chauves-souris survolant le ciel rajoutent à cette ambiance de plus en plus lugubre. On se croirait dans un film d’horreur. Tous les yeux sont rivés sur cet homme à l’accoutrement intimidant. L’index, cette fois-ci pointé sur la foule, il dit : ‘’Je souhaite le Paradis à tous les Gambiens, mais il faut juste savoir que pour avoir le Paradis, il faut d’abord demander pardon. Il faut souhaiter du bien à son prochain, car la méchanceté et la jalousie tuent à petit feu. C’est à Dieu qu’appartient le pouvoir et Il le donne à qui Il veut. Les gens peuvent m’injurier, mais au final, on verra qui va pleurer.’’

‘’Yahya Jammeh, thieuguine’’

C’est à 18 heures que le président Jammeh est arrivé à l’école primaire de Bakau où élèves et militants l’attendaient, depuis midi. Presque toute l’armée gambienne et les ministres de la République l’ont précédé sur les lieux. Perchés sur des camions bourrés d’armes, les forces de l’ordre se sont déployées à tous les coins de cet établissement scolaire bunkerisé pour la circonstance. Les agents de la police secrète NIA présents en masse, se mêlent à tout, distribution de tee-shirts, de posters. Ils s’engouffrent dans la foule et soulèvent souvent les débats. Jammeh surplombe tout le monde et du haut de sa limousine hummer noire, il jette des tee-shirts aux couleurs et symboles du parti et lance des bouteilles comme pour purifier l’endroit. Après 3 tours de piste, il s’arrête. Bakau explose ! La foule crie et chante ‘’Jammeh by force !’’ ; ‘’Yahya Jammeh, thieuguine !’’

Il descend de voiture et va saluer la foule à pied. Il est suivi d’une vingtaine de soldats. Ensuite, il regagne son grand fauteuil au pied duquel ministres et autres autorités viennent s’agenouiller pour écouter et exécuter les ordres du maître.
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