En voulant devenir un grand joueur comme Lionel Messi ou Ronaldo et autres grands joueurs, l’ancien pensionnaire de Troyes (L1 française) Chérif Ousmane Sarr a fini par perdre toute sa fortune. Il indexe l’opérateur économique et non moins marabout Baïdy Dieng qui avait promis de le rendre le meilleur joueur de tous les temps.
La rencontre entre le footballeur Chérif Ousmane Sarr et le marabout Baïdy Dieng remonte aux années 2008-2009. Le jeune pensionnaire de Troyes, Ligue 1 française, rêvait de marcher sur les traces de Messi et autres grands joueurs. Lorsqu’il s’en est ouvert au marabout-opérateur économique, ce dernier a promis de faire de lui ‘’le meilleur joueur de foot de tous les temps, mondialement reconnu par ses pairs et par tous’’. Mais l’actuel pensionnaire de Saint-Etienne va déchanter, car non seulement sa carrière a été marquée par des blessures et des contre-performances, mais il a perdu toute sa fortune. Il accuse B. Dieng de l’avoir grugé de la somme de 444 millions F CFA.
C’est la raison pour laquelle le footballeur a saisi la brigade des affaires générales (BAG) de la Division des investigations criminelles (DIC). Face aux enquêteurs, le plaignant a fait la genèse de ses relations avec le marabout qu’il a connu par l’intermédiaire d’un certain D. Camara. Pour justifier les nombreuses remises d’argent, il a laissé entendre qu’il lui vouait une confiance aveugle au point qu’il lui a donné une procuration pour faire des transactions sur ses propres comptes bancaires. Avec la procuration en main, le marabout s’est permis beaucoup de libéralités avec des retraits intempestifs dans les deux comptes (courant et épargne) ouverts dans les livres d’Ecobank. Le plaignant évalue le montant total des retraits à 32 millions F CFA.
Outre les retraits, le marabout, selon sa déposition, a fait capoter son projet de construction de deux maisons à la cité Keur Gorgui et à Mbao pour un montant de plus de 60 millions F CFA. Le subterfuge a consisté à lui prodiguer des sacrifices et autres offrandes pour que les esprits et autres djinns puissent exaucer le vœu de le transformer en Messi. Ainsi, à côté des envois d’argent, le footballeur a dû muter ses deux véhicules 4x4 Ford Edge et Ford Escap. Seulement après toutes les remises, Sarr n’a plus revu le marabout et s’en était même plaint à la presse. B. Dieng n’avait pas hésité à se laver à grande eau en déclarant à l’émission Teuss de la Zik FM, du 19 décembre 2014, qu’il trônait à la tête d’un patrimoine d’un milliard. Le mis en cause ne s’en était pas limité là car il avait laissé entendre qu’il était disposé à rembourser le plaignant pour, dit-il, préserver son image.
Seulement ses propos sont battus en brèche par le témoignage de son ami H. Fall. Ce dernier a déclaré, qu’en 2007, le mis en cause avait toutes les peines du monde pour joindre les deux bouts. Pour étayer ses propos, le témoin a fait savoir c’est lui qui avait gracieusement logé la seconde épouse de B. Dieng, pendant plus de trois ans. Enfonçant le clou, le sieur Fall a révélé que le marabout lui avait confessé que le footballeur était un fêtard et qu’il ferait tout pour lui soutirer de l’argent. C’est ainsi qu’il a obtenu la procuration qui lui a permis de
construire sa maison de Mbao, avant d’y emménager.
‘’Tu vas gagner cinq ballons d’or’’
Le footballeur n’y a vu que du feu jusqu’en 2012. Là, il décida de l’appâter en lui faisant croire qu’il est présentement à Barcelone. Le marabout qui ne se doutait de rien lui rétorqua au bout du fil que les esprits l’ont informé de sa présence dans ce grand club. ‘’Si tu ne deviens pas milliardaire, ce sera par ta faute. Tu vas gagner cinq ballons d’or’’, avait ajouté B. Dieng en guise de prédiction. C’est à moment que le joueur professionnel s’est rendu compte qu’il était en train d’être roulé dans la farine et a porté plainte. Mais devant les enquêteurs, le marabout diplômé en comptabilité a minoré les sommes reçues, en déclarant qu’elles varient entre 50 000 et 100 000 francs CFA.
Il a reconnu avoir retiré mensuellement via Western Union un million F CFA en contrepartie des prières et autres talismans, entre 2009 et 2011. Par rapport aux biens, notamment une maison à Mbao, deux autres aux Hlm Grand-Yoff et à la cité Keur Gorgui ainsi que qu’un parc automobile de deux véhicules, il a déclaré que le plaignant les lui a offerts gracieusement. Ses dénégations n’ont pas empêché les policiers de transmettre le dossier au procureur qui l’a, à son tour, confié au juge du second cabinet. Ce dernier a inculpé B. Dieng d’escroquerie et de faux et usage de faux.