Le vice-président du parti Rewmi Déthié Fall a dénoncé ce samedi 26 novembre, le flou autour de la date d’organisation des élections législatives. En visite à Rufisque, le numéro 2 du parti d’Idrissa Seck s’est également prononcé sur les lenteurs dans la confection des cartes d’identité et ses conséquences sur le fichier électoral.
Le vice-président du parti Rewmi, Dédié Fall, a ouvert le feu sur le Président de la République, Macky Sall et son ministre de l’intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, à propos de l’organisation des élections législatives dont la date reste encore inconnue pour la majorité des acteurs politiques.
A en croire Déthié Fall, de mémoires d’hommes politiques, jamais pareille situation ne s’était produite au Sénégal. «C’est une première dans ce pays qu’à 7 mois d’une élection que l’on ne connaisse pas la date exacte de la tenue du scrutin. Il n’est pas normal que Macky Sall et son ministre de l’intérieur soient les seuls à connaitre la date du scrutin. Cela est inadmissible !», s’est-il insurgé samedi au cours d’une rencontre avec la section locale du parti d’Idrissa Seck.
«C’est un amateurisme extraordinaire !», a-t-il ajouté avant d’exiger l’obligation d’information vis-à-vis des sénégalais. «Les sénégalais doivent être assez sensibilisés sur cette question. Je crois que le président de la République apportera très rapidement des réponses à ces interrogations légitimes des populations mais également des formations politiques», a-t-il soutenu.
Le vice-président du parti d’Idrissa Seck, d’ajouter ses craintes par rapport au rythme de confection des cartes d’identité. «Des personnes restent 72 heures dans ces centres sans pour autant accomplir leur devoir citoyen et, c’était prévisible. On avait eu à alerter le président de la République et le ministre de l’intérieur et également le directeur de l’automatisation du fichier lors de la revue du code électoral au mois de juin 2016. On leur avait clairement dit qu’il était impossible d’ici le mois de juin 2017 d’avoir un fichier correct à partir duquel on pourra tenir des élections législatives», a rappelé Déthié Fall.
Faisant dans les statistiques M. Fall d’estimer à «7 millions 400 mille» le nombre de citoyens concernés par ces opérations.
Il estime que le rythme d’enrôlement noté dans les centres d’inscription «prendra entre 2 ans et demi et 3 ans» pour que tous soient inscrits. «Le ministre de l’intérieur, quand il était passé à l’assemblée nationale pour expliquer les motivations de la refonte partielle du fichier, nous disait qu’il y avait un stock-mort de 1 million 500 électeurs. Ce qui veut dire que dans leur entendement qu’un fichier correct est un fichier de 4 millions d’électeurs», a relevé le numéro 2 de Rewmi.
Il voit dans cette attitude une volonté « de confectionner un fichier taillé sur mesure par le pouvoir pour s’assurer une victoire légale aux élections. Il faudrait très rapidement qu’on puisse constater ces faits et qu’on puisse revenir véritablement sur l’ancien fichier, s’il le faut. Mais, en tout cas, s’accorder sur un minimum qui puisse nous permettre en toute transparence d’organiser ces élections législatives en 2017 », préconise enfin M. Fall.
Le Rewmi local qui organisait cette rencontre pour évaluer les missions assignées s’est réjoui «de la 3ème place qu’occupe le département sur les 45 du pays». «33% de pourcentage et nous sommes sûrs d’arriver à 100%», a fait savoir le coordonnateur Ass Babacar Guèye lors de sa présentation, appelant les militants à une plus grande implication «pour une ossature forte et un ancrage solide du parti dans le département».