L’Association sportive et culturelle (ASC) ‘’Jamm Bugum’’ de Niakhar a reçu vendredi une délégation de 27 personnes venant de 11 pays africains pour un partage d’expérience sur la chaîne de valeur mil, a constaté l’APS.
Ce voyage d’études s’inscrit dans le cadre d’une collaboration avec l’ONG latino-américaine, PROCASUR, qui a une expérience dans l’organisation de ‘’la route d’apprentissage’’, ‘’un partage des connaissances et des savoirs en termes de développement local’’, a déclaré Mame Birame Sène, président de ladite ASC.
Selon lui, les pays africains concernés (Nigeria, Gambie, Liberia, Sierra-Leone, Mali, Guinée, Tchad, Madagascar, Mauritanie, Centrafrique, Bénin) sont à Niakhar, ‘’pour s’inspirer de l’expérience de Jamm Bugum dans les chaînes de valeur, surtout du mil’’.
‘’Ils sont venus voir comment nous avons pu réussir ce
modèle en intégrant les jeunes et les femmes et l’impact de la démarche au niveau de la communauté et au niveau de la région’’, a indiqué M. Sène.
‘’C’est vrai que nous sommes dans une zone où le mil a un
rôle prépondérant mais, au-delà, il y a la possibilité de transformer ce mil, de l’intégrer au niveau de la consommation. Il y a énormément de chose à faire avec la filière mil’’, a souligné Mame Birame Sène.
Le mil, jadis culture vivrière, est également devenu une culture de rente. ‘’C’est tout un système de commercialisation’’, relève le président de l’ASC Jamm Bugum de Niakhar.
Il a souligné que son association a ‘’une maîtrise de la
chaîne de valeur qui part de la production que nous avons réussi à stabiliser pendant trois ans’’, avec à la clé ‘’des excédents qui intègrent la transformation’’.
‘’Les participants à ce voyage d’études de dix jours au Sénégal ont eu l’occasion de visiter et les premiers
retours sont extrêmement positifs’’, a estimé Karim Derrahi, point focal pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’organisation chilienne PROCASUR.
A en croire M. Derrahi, ‘’ce qui a vraiment attiré
l’attention des participants en ce qui concerne Jamm Bugum, c’est sa grande capacité à s’organiser et à pré-sélectionner les bénéficiaires du projet PAFA’’.
A cela s’ajoute ‘’la manière’’ dont l’ASC ‘’a également
réussi à signer un contrat avec un opérateur de marché et à maintenir sur la durée’’. Il précise que ‘’cela fait trois à quatre ans que l’association a réussi à maintenir ses liens commerciaux avec cet opérateur de marché afin d’écouler les stocks’’.
‘’On constate qu’ils [les membres] veulent aller plus loin
dans la chaîne de valeur avec la construction d’une boulangerie avec l’idée d’introduire du mil dans la production du pain’’, a martelé M. Derrahi.
Le point focal de l’ONG PROCASUR souhaite que cette dynamique d’échange ‘’fasse tache d’huile au niveau de toute la zone africaine et que les participants puissent capitaliser l’expérience acquise lors de la visite et répliquer cela dans leur pays pour au final favoriser le développement rural’’.