Le tribunal n’a pas pu entamer hier l’audition de fond dans l’affaire de vol d’argent au Café de Rome, à cause des exceptions soulevées par la défense. Aussi, le juge a-t-il renvoyé le dossier au 24 novembre prochain. Ces exceptions portent en effet sur les violations des droits de la défense. Selon les avocats des prévenus, les policiers ont violé la liberté des employés. Me El Hadj Diouf, un de leurs conseils, a précisé que les limiers ont violé l’article 5 de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qui ‘’interdit aux prévenus de se faire entendre sans la présence de leurs avocats’’.
C’est ce qui a poussé ses collègues à plaider pour l’annulation du procès-verbal qui a été établi ‘’sans la présence d’un conseil’’. Ils ont aussi demandé le ‘’rejet des caméras de surveillance et fustigé le manque de témoins’’. Ainsi, Me Diouf estime-t-il qu’il s’agit ‘’d’une prise d’otages’’. ‘’Ils sont retenus sans raison aucune pour une histoire de pourboire et ont été immédiatement remplacés par la nouvelle direction. Ils n'ont commis aucun délit. Ils n’ont violé aucune loi. Ils ont été injustement arrêtés, sans convocation. Ils ont été enlevés et séquestrés par la police. C’est une prise d’otages’’, a-t-il soutenu.
Les 12 employés ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt, après 96 heures de garde à vue à la Division des investigations criminelles (DIC). Les mis en cause sont poursuivis pour les délits d’association de malfaiteurs, vols répétés en bande organisée et abus de confiance.
Ces derniers sont accusés d’avoir volé ‘’au moins 20 millions de francs CFA de la comptabilité au bout de neuf mois’’. Il ressort des éléments de l'enquête que ‘’les caissiers soustrayaient les devises (Euros ou Dollars) de la comptabilité, avec la complicité de toute la chaîne en charge des finances’’. Ils auraient, par la même occasion, ‘’falsifié les tickets’’. Après avoir encaissé l’argent du client et lui avoir remis un bon ticket, dès que ce dernier s’en allait, la caissière du jour ‘’confectionnait un autre ticket’’. Inquiet, le patron du restaurant a déposé une plainte à la DIC, et les agents ont visionné les caméras de surveillance. Huit employés ont été arrêtés vendredi dernier et deux autres le samedi.
La demande de liberté provisoire pour les prévenus a été refusée.