«Lamine Diack est pris en otage en France». C’est la conviction de l’ambassadeur Fallilou Kane. L’ancien diplomate a invité les africains en général et les sénégalais en particulier à se mobiliser pour soutenir l’ancien président de l’IAAF qui selon lui est un athlète, un exemple pour la jeunesse pour tout ce qu’il a eu à réaliser. Furieux, M. Kane a demandé à l’Afrique de ne pas voter pour Paris candidat pour l’organisation des JO 2024 contre Los Angeles.
L’arrestation de Lamine Diack à Paris et son interdiction de sortir du territoire française pour la justice hexagonale irritent de plus en plus des sénégalais. Cette fois, c’est l’ancien ambassadeur Fallilou Kane qui est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il appelle un «guet-apens» tendu contre l’ancien président de l’IAAF, pour ensuite le prendre «en otage par la France».
«Ce qu’il vit est une privation de liberté. Lamine Diack est pris en otage en France», tonne-t-il en marge de la cérémonie de remise des trophées de la Fondation Abdou Diouf «Sport Vertu», au théâtre national Daniel Sorano hier, mardi 22 novembre.
Et d’ajouter : «Avant d’être inquiété, il fallait le juger. Ce qui n’a pas été le cas. On ne lui fait aucun reproche et on lui confisque le passeport sans raison. A chaque fois, on rétorque qu’il a affaire avec la justice. Ce sont les petits juges qui sont derrière, pour pouvoir intégrer les instances internationales. C’est un d’entre eux qui a en charge le dossier de Lamine Diack».
Sur un ton menaçant, il enfonce le clou : «Que les Français se mettent dans la tête que s’ils ne libèrent pas Lamine Diack, les Africains vont se donner la main pour dire : ‘’nous ne voterons pas pour la candidature française au niveau des instances internationales’’. Si les Africains réagissent de la sorte, nos amis Caraïbes, Asiatiques, Arabes suivront pour la même cause. C’est parce qu’ils ont eu tort d’arrêter Lamine Diack, notre patrimoine national».
DEUX POIDS, DEUX MESURES
Pour l’ambassadeur Fallilou Kane, «tous les sportifs sénégalais, les journalistes doivent dire : «ne touchez pas à Lamine Diack, c’est notre monument». Parce que dira-t-il, «si un Français a des démêlées avec la justice, on ne dit rien. Platini a pris de l’argent. Le président de l’Iaaf (Sebastian Coe, Ndlr) a signé un contrat pour sa campagne (avec la firme Nike, Ndlr). C’est ce qu’on appelle en droit un enrichissement illicite».
«Maintenant, si on doit comparer entre ce qu’il a fait et ce qu’on reproche à Lamine Diack sans apporter des preuves, il y a problème. On suppose qu’il n’a pas été vigilant, qu’il a laissé faire. Or, ça ne suffit pas en droit, ce sont des soupçons. Quand on n’a pas de preuves sur quelqu’un, il est supposé être libre de tout mouvement», soutient-il. Considérant Lamine Diack comme une «icône nationale», l’ambassadeur Fallilou Kane propose l’érection des banderoles, à l’occasion de toutes les manifestations sportives, où on pourra lire «Nous sommes Lamine Diack». Parce qu’avertit-il, «si on laisse faire, personne n’aura le courage de défendre les intérêts du pays sur le plan international. Et si un problème de ce genre se pose, il sera difficile de porter le combat».
En conclusion, il dira qu’il est possible d’accorder une liberté provisoire à Lamine Diack et de le convoquer, en cas de besoin.