Dans la région de Kolda, l’enregistrement des enfants à l’état civil est un véritable problème qui préoccupe les éducateurs. Rien qu’en 2016, mille six cents (1 600) enfants ont passé leur entrée en 6ème sans extrait de naissance. Cependant, ils risquent de ne pas faire le BFEM plus tard, si leur situation n’est pas régularisée d’ici la fin de l’année.
A Kolda, malgré les efforts visant à promouvoir la déclaration universelle des naissances et les multiples campagnes de sensibilisation, l’inscription de tous les enfants à la naissance demeure un défi colossal. Des milliers d’élèves des localités les plus défavorisées n’ont pas d’acte d’état civil. Selon certains éducateurs, la maîtrise de l’état civil est une question d’enjeu national.
‘’Elle conditionne les facteurs qui influent sur le développement économique et social. Tout le pays a besoin de disposer de données démographiques fiables. Celles-ci permettent d’élaborer une politique de planification stratégique à court, moyen et long terme. Sans la maîtrise de ces données, il ne saurait y avoir de visibilité et de lisibilité dans la mise en œuvre des politiques, projets et programmes de développement’’, ont-ils expliqué.
Sur le plan scolaire, le système éducatif en souffre beaucoup. Par exemple, l’année dernière, il y a 1 600 élèves qui ont passé l’examen de l’entrée en 6ème sans extrait de naissance. ‘’C’est une situation déplorable. On leur a permis de faire l’entrée en 6ème sans aucune pièce d’état civil. Mais ils risquent d’être rattrapés. Parce que tout simplement, ces enfants qui sont en 6ème, si on ne les régularise pas d’ici le 31 décembre 2016, ils ne pourront pas faire le BFEM’’, a martelé le chef de service départemental du développement communautaire, Pape Zénine Diatta.
Mamadou Baldé, un directeur d’école apporte plus de précision à la déclaration de M. Diatta. D’après lui, ces enfants ont passé leurs examens avec des requêtes. ‘’Ces requêtes doivent impérativement être régularisées au tribunal départemental d’ici fin 2016. Sinon, ces enfants ne pourront pas faire le Bfem parce que leurs extraits n’auront pas une ancienneté de quatre ans. Ce qui est triste. Parce que ces enfants n’ont pas demandé à naître’’.
Selon Pape Zénine Diatta, des efforts sont en train d’être faits dans le domaine de l’enregistrement à l’état civil. Il a révélé qu’en 2016, 175 enfants ont été enregistrés à l’état civil et 73 autres régularisés dans la commune de Dabo. Pour la commune de Mampatim, il y a eu 123 régularisations contre 530 enregistrements à l’état civil. Par contre, dans la commune de Thiéty, il y a 125 enfants qui ont été enregistrés et 128 régularisés.
D’après ces éducateurs rencontrés, aujourd’hui, l’urgence est bien réelle, et l’implication de toutes les parties est importante. Des actions de terrain concrètes visant à informer et éduquer les populations doivent être entreprises pour une prise de conscience des enjeux. Il demeure également important que des actions et réformes visant à faciliter le processus d’enregistrement des naissances, surtout dans les zones éloignées du pays, soient mises en place pour le bien de la jeunesse sénégalaise.