L’Etat envisage une révision de la politique judiciaire afin de condamner à perpétuité tous les auteurs de meurtre au Sénégal, a annoncé lundi le chef de l’Etat.
Macky Sall s’exprimait lors de la cérémonie de présentation de condoléances à la famille de feue de Fatoumata Mactar Ndiaye, vice-Présidente au Conseil économique social et environnemental (CESE) assassinée le week end dernier à son domicile, rapporte le service de presse de la présidence de la République.
La même source souligne que le chef de l’Etat a condamné "avec fermeté les meurtres notés ces derniers temps au Sénégal".
Fatoumata Mactar Ndiaye, par ailleurs coordonnatrice départementale des femmes de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) de Pikine, a été retrouvée égorgée chez elle à Kourounar, un quartier de Pikine, dans la banlieue de Dakar.
Le chauffeur et présumé meurtrier a reconnu les faits et sera déféré pour être présenté au juge d’instruction dans les meilleurs délais, a annoncé, dimanche, à Dakar, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye.
"La personne soupçonnée, le chauffeur de la victime, a été entendu. Il a reconnu les faits et a indiqué le mobile du crime. Il sera déféré et présenté au juge d’instruction pour assassinat", a-t-il dit lors d’un point de presse.
Le procureur de la République, entouré de son délégué de Pikine, du commissaire central de Dakar, de ceux de la Sûreté urbaine et de Pikine, est longuement revenu sur les faits intervenus la veille "vers 8 heures", a-t-il précisé.
"Dès qu’elle a été informée", la déléguée du procureur de Pikine "s’est présentée sur le lieu du crime avec les enquêteurs, en compagnie du commissaire de Pikine, du commissaire central de Dakar, et du commissaire de la Sûreté urbaine", a indiqué Serigne Bassirou Guèye.
"L’enquête a connu des avancées très rapides, les témoins ont été entendus, des constats et prélèvements ont été effectués, l’arme du crime a été saisi (couteau)", a signalé le procureur de la République.
Selon lui, dans ces cas et dans d’autres, le ministère public s’emploiera à faire appliquer la loi "dans toute sa rigueur".
"Il s’agit de faits d’une gravité extrême, que le Code pénal punit à son article 287 de la peine des travaux forcés à perpétuité", a souligné le magistrat.
Il a réaffirmé "la ferme détermination" des autorités judiciaires et politiques de "ne ménager aucun effort pour réprimer ces comportements ignobles", en vue de "perpétuer l’image de notre pays connu et reconnu comme une terre où règne la sécurité".
"C’est un dossier qui ira à l’information (instruction), on ne peut pas entrer dans les détails. A l’état actuel, il semble que le mobile soit financier et pas politique (...). Nous n’avons aucune incrimination vers un mobile politique", a-t-il fait