Dans la matinée d’hier, jeudi 17 novembre à New-York, alors que le Conseil de sécurité étudiait la question de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies (Onu) et l’Organisation de la coopération islamique (Oci), dans la lutte contre l’extrémisme violent, le Représentant permanent du Sénégal aux Nations Unies rappelait à quel point le monde musulman payait et continuait de payer «un très lourd tribut au terrorisme», à cause de toute une série «d’actes injustifiables» commis «au nom de l’islam», et qui ont plus ou moins fini par installer une certaine «méfiance» à l’égard de la religion.
Fodé Seck, qui laissera entendre que la solution n’était pas «que» sécuritaire, et que la lutte contre le terrorisme passait aussi par la déconstruction de l’idéologie terroriste elle-même, un travail qui interpellerait les ulémas, érudits et autres intellectuels, va aussi mettre en garde : contre certains raccourcis, contre «toute tentative d’assimiler» le terrorisme à une religion, à une culture ou à une civilisation…Comme il s’insurgera contre «la volonté d’instrumentaliser le comportement de quelques groupuscules d’égarés à des fins islamophobes».
Le Représentant permanent du Sénégal aux Nations Unies va aussi plaider pour l’implication des femmes et des jeunes, «principales cibles et victimes de ce fléau», mais de façon efficace ; autrement dit sans leur servir des conclusions de réunions auxquels ils n’auraient pas été conviés. Fodé Seck parle d’ailleurs de les associer à «l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies futures de lutte contre l’extrémisme violent et contre le terrorisme». L’autre aspect de cette lutte consisterait à avoir à l’esprit que l’extrémisme se nourrirait de certaines conditions : la pauvreté, le sous-emploi, des droits de l’Homme malmenés, l’instabilité politique, institutionnelle, la mauvaise gouvernance etc.
La lutte contre la pauvreté et le sous-emploi est justement un des objectifs du «programme d’actions décennal de l’Oci» selon Fodé Seck, qui a rappelé, parce que les médias ont aussi un rôle à jouer, l’existence de ce prix international lancé en avril dernier à Istanbul, lors du 13ème Sommet de l’Oci. Une distinction destinée à «récompenser les médias et hommes et femmes de médias qui se seraient illustrés dans la promotion du dialogue, de la tolérance et de l’harmonie culturelle».