Le président de la République, Macky Sall, hôte du khalife General des mourides, annonce une rallonge de 13 milliards sur le coût initial de l’hôpital moderne dont il procédera, ce vendredi, à la pose de la première pierre. Il a également promis de faire bénéficier à la cité religieuse d’un ambitieux programme d’assainissement à l’image de Tivaouane et de Kaolack qui a été acquis grâce à la banque islamique du Sénégal.
Le chef de l’Etat, accompagné d’une forte délégation comprenant, entre autres, le Premier Ministre, la Présidente du conseil économique et social et l’ensemble de son gouvernement, était hier, jeudi, l’hôte de la cité religieuse de Touba. Macky Sall est arrivé à la résidence khadimou Rassoul vers les coups de 18 heures où il a été reçu par Serigne Sidyl Mounkhtar Mbacké, le khalife général des mourides, en présence de son porte-parole, Serigne Bassirou Abdou khadre Mbacké et de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké et de nombreux dignitaires mourides.
A sa descente à l’héliport, il a été accueilli tout au long de son parcours par les populations de Touba, mais aussi et surtout par les responsables et militants de l’Alliance pour la république. Macky Sall déclare que «la ville de Touba concentre plus de populations après la capitale Dakar. Ce qui fait qu’elle mérite un hôpital moderne sur tous les plans, qui prendra en charge toutes les pathologies, allant de la cardiologie jusqu’au au cancer. Nous allons mobiliser 40 milliards pour la réalisation de cette infrastructure hospitalière qui permettra à tout le monde de venir se faire soigner à Touba. Nous allons faire en sorte que nous appuyons, dans le cadre de l’assainissement. Avec votre permission, nous allons procéder à la pose de la première pierre de cet hôpital. Il y a un programme de la banque islamique qui nous a permis de toucher les grands foyers religieux Touba, Tivaoune, kaolack et Rufisque. Nous allons le démarrer ce vendredi à Touba.
Le Président Macky Sall a demandé au Khalife général des mourides de « prier pour le pays pour nous épargner de ce monde aussi bouleversé par l’insécurité ». Et d’ajouter : «nous avons l’intention et la ferme volonté de poursuivre les travaux entamés dans la cité religieuse de Serigne Touba. Nous allons vous accompagner à moderniser la ville ». Et d’annoncer que «l’autoroute à péage Ila Touba sera inaugurée dans un bref délai. Cette route, au-dela de Touba, avance t-il, sera d’une utilité pour tout le Sénégal».
La réponse du Khalife : Macky a respecté ses engagements à la lettre
Le porte-parole du khalife Général des mourides dans sa réponse a tout d’abord remercié le Président Macky Sall pour avoir fait bénéficier à la ville de Touba de projets d’assainissement pour un coût global de 10 milliards ,de la voierie et de l’éclairage public pour plus de 4 milliards. Il a également salué son implication dans la construction de la Mosquée Massalikoun Djinane de Dakar, en matière de voierie, d’assainissement et d’éclairage public pour un coût global de 8 milliards. Il a également salué le démarrage du bitumage de la route des 30 mètres. Il soutient que tous les engagements du Président Sall dans le Grand Magal ont été respectés à la lettre, a-t-il conclut.
Santé – 153 points de prestations, selon El Hadj Abibou Niang, coordonateur de la commission des ressources humaines
Le coordonnateur de la commission des ressources humaines du Magal et du dispositif sanitaire du Magal, par ailleurs, point focal surveillance épidémiologie PEV au niveau de la région médicale de Diourbel, déclare que le dispositif mis en place durant le grand Magal de Touba est basé sur 7 commissions techniques du Ministère de la santé, diligentée par le médecin chef médicale. Selon Elhadj Abibou Niang, ce dispositif est géré par la commission des ressources humaines qui est à pied d’œuvre depuis le mois de septembre dans le but de parfaire l’organisation afin qu’on puisse faire un bon magal. Ce dispositif, dira-t-il, se situe à deux niveaux. Il y a un dispositif extra régional et un dispositif inter régional où l’ensemble des hôpitaux de niveau 3 sont en alerte. Nous avons également l’hôpital de Thiès et le centre de santé de Khombole,le centre de santé de Gossas et le poste de santé de Ouadiour de Mbar de Colobane et de Ndiene Lagane, mais aussi l’hôpital Cheikh Ibrahima Niass de Kaolack. Dans la région de Louga, il y a également les centres de santé de Kébémer et de Darou Moukhty et de l’hôpital de Louga,
En ce qui concerne le dispositif inter régional, nous allons de Bambey a Touba. Il y a globalement prés de 153 points de prestations avec 3 unités mobiles, une unité de consultation de chirurgie basée à Bambey, une autre basée à Touba et celle du ministère des forces armées avec la mobilisation par l’état major d’un hélicoptère et le Samu National basé à Matlaboul Faizaini pour les cas d’urgence, Et de poursuivre, que ce dispositif n’est pas seulement le matériel , mais il y a aussi les ressources humaines qui ont été mobilisées.
Plus de 10 kurels et associations et des écoles de formation de santé dont on peut citer l’Endss, des Dahira ou kurels comme Wakhana de Kaffrine,le CRF de Kaolack, sont mis à contribution. Il y a 85 médecins spécialistes qui seront repartis au niveau de l’hôpital Lukbe, de Ndamatou ,de Darou Khoudoss et de Matlaboul Faizaini et plus de 603 agents de santé, sages femmes et infirmiers Tout ce personnel sera déployé au niveau des points avancés ou points fixes. Les pathologies les plus fréquentes l’année dernière sont le paludisme les maladies respiratoires, des maladies gastro –entériques. Cette morbidité qui primait l’année dernière, peut reculer parce que Touba et Mbacke ont bénéficié d’une opération de saupoudrage. Nous osons espérer que le paludisme régressera, a-t-il conclut.
PRES DE 100 ELEMENTS D’HYGIENE MOBILISES ET 3080 LIEUX TRAITES DONT 1852 MAISONS
Le chef de la brigade régional d’hygiène de Diourbel, Mamadou Ndoye chef de la couverture du Magal, tire un bilan satisfaisant de la couverture au plan hygiène du grand Magal. Selon Mamadou Ndoye, 72 sites, 3080 lieux dont 1852 maisons ,9 écoles, 76 daras, 58 mosquées,23 services 37 dépotoirs d’ordure, soit 35 102 pièces ont été traitées par les éléments du Service d’hygiène. Le service national d’hygiène a mobilisé 100 éléments,15 véhicules,29 pulvérisateurs,300 litres d’insecticide ,139 litres par la Mairie de Touba Mosquée et 42 litres par les hommes de bonne volonté pour une bonne couverture du Magal.
CARNET DE ROUTE «ILA TOUBA»*
Il était un peu plus de 9 h passées, quand nous avions quitté Dakar hier, jeudi 17 novembre. L’autoroute à péage était un moyen approprié pour essayer de sortir des goulots d’étranglements qui retardent la circulation sur la route nationale. Mais «Ila Touba» a bien des raccourcis et des déviations qui nous ont permis de rallier Sangalkam, Bayakh, Keur Guilaye et le Km50, avant de reprendre la nationale vers Thiès.
Sur la route jalonnée par des éléments de la gendarmerie, les femmes et les filles vendeuses rivalisent de dynamisme avec du charme à revendre. Dans leurs plans, un bon sourire peut être déterminant dans la décision d’un client potentiel. A Pout, capitale du fruit, elles comprennent tout de même que leur seul charme ne suffit pas pour écouler leur marchandise. Alors qu’il faut vendre à tout prix. Pour cela, elles poursuivent les véhicules avec leurs sachets d’orange, de mandarine, de pomme, de noix d’acajou ou d’œuf, en laissant sur les étals d’autres fruits, comme les bananes, plus beaucoup plus lourds à porter. Ce n’est pas encore l’affluence sur la route. Les véhicules roulent petit à petit. Certains chauffeurs téméraires choisissent délibérément de doubler sur la ligne continue ou de profiter du passage des ambulances ou des convois officiels pour les suivre dans le but d’aller plus vite.
Après la zone de captage de Pout, la terre est lacérée. Elle laisse entrevoir, entre les arbres, des gravas de calcaire formant des montagnes. Ce sont là les délimitations de l’exploitation d’Alou Kagne. Quelques minutes après, à l’Est sur les versants des collines, et à l’Ouest, on aperçoit écrit en blanc le nom de Thiès. La cité du rail n’est plus loin. Une jeune fille d’une vingtaine d’années, son bol de sachets d’eau posé à terre, manipule son portable. Un gendarme préposé à la circulation quitte son poste et se dirige vers elle. Un ange passe.
A Thiès, un policier motoriste se désaltère avec un sachet d’eau fraîche sous l’ombre des caïlcédrats. Après avoir assouvi sa soif, il jette son sachet à terre. Thiès est bloquée. Les véhicules avancent à pas d’escargot. Un contournement du côté du stade Lat Dior nous permet d’arriver au quartier Darou Salam, un peu au Nord de Mbour 2. Sous les fils de haute tension, les automobilistes improvisent une piste de déviation qui laisse apparaître les signes des inondations durant l’hivernage. Le passage est raviné. Et le ruissellement des eaux se fait encore voir.
Tout au long de la route, les «berndé»(nourritures) sont servis avec gaieté aux voyageurs. De Thiès à Keur Ibra Ndao, les Baye Fall distribuent le café et l’eau. Mais en retour, ils tendent la main avec des pots, des calebasses ou des bassines dans lesquels il faut à volonté jeter une pièce d’argent ou plus. «Nos tasses à jeter sont épuisées. Aidez-nous à pouvoir en acheter pour servir les autres», nous lance un Baye Fall, remuant les quelques pièces reçues dans sa calebasse.
A l’entrée de Thiénaba, de jeunes mécaniciens s’activent autour d’un véhicule qu’ils aident à démarrer. Ils ont spontanément aménagé un atelier de réparation gratuite au bord de la route où ils ont garé plusieurs motocyclettes. Le long du trajet, les voyageurs sont bercés au rythme des «khassaïdes». A Khombole, les membres de l’association des jeunes mareyeurs préparent le repas au rythme des «khassaïdes». Le long de la ville, sous les caïlcédrats longeant les artères de la ville, chacun tient son petit commerce. Les melons sont exposés un peu partout.
Diourbel affiche un air de fête avec sa mosquée et son imposante «Keur Goumack», lieu de résidence surveillée de Cheikh Ahmadou Bamba, dont le colonisateur est l’initiateur. A sept kilomètres de Ndoulo, notre chauffeur prend les raccourcis, ces chemins tracés par les charretiers dans les champs d’arachide, de niébé et de «bissap». Vers 17 h, nous arrivons à Touba qui grouille déjà de monde. Tout de blanc vêtu, le père du projet «Ila Touba», Macky Sall, arrive à peu près durant la même période dans la ville. Il prend un bain de foule en se rendant vers la résidence Cheikhoul Khadim, près de la grande mosquée.
MAME BOUSSO AMAR, RESPONSABLE DU BUREAU REGIONAL DE L’INFORMATION POUR LA SANTE : «Nous avons diffusé 150 spots et animé 15 émissions radiophoniques»
«Le grand Magal de Touba rime avec grand rassemblement religieux. Ce genre d’événement est propice à l’apparition des maladies à potentiel épidémique comme le choléra, la fièvre jaune, les diarrhées sanglantes et autres. C’est pour cette raison que la région médicale de Diourbel a pris, cette année, l’initiative d’élaborer un plan de communication global, en intégrant les plans d’actions des districts et des hôpitaux», a déclaré hier à Touba Mame Bousso Amar, responsable du Bureau régional de l’information pour la santé. «Nous avons diffusé 150 spots publicitaires et animé 15 émissions radiophoniques allant dans le sens de sensibiliser les pèlerins sur le lavage des mains. Nous avons sensibilisé aussi les chauffeurs sur la prévention routière. Nous avons eu également à organiser un atelier de partage avec l’ensemble des acteurs évoluant dans le secteur de la santé», a-t-elle laissé entendre.