L’édition 2016 du magal, un évènement religieux annuel commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie mouride, sera célébrée ce samedi à Touba (centre), la capitale du mouridisme, un des principales confréries musulmanes sénégalaises.
La capitale sénégalaise, Dakar, s’est progressivement vidée quasiment vidé de ses habitants depuis quelques jours, à mesures que des milliers et des milliers de fidèles ralliaient Touba, où le ballet des hommes politiques et des personnalités officielles avait commencé avec le début de la semaine du magal.
Le président de la République Macky Sall, par exemple, y est arrivé jeudi, avant de procéder le lendemain à la pose de la première pierre du nouvel hôpital de niveau 3 de Touba.
Dans ses entretiens avec les responsables de la communauté mouride, dont le khalife général Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, le chef de l’Etat a réaffirmé sa "grande ambition" pour la cite religieuse.
Il a réitéré l’engagement de l’Etat à accompagner les grands travaux initiés dans la capitale du mouridisme par le khalife général des mourides, vénéré par des millions de disciples au Sénégal et à travers le monde.
Le magal se présente ainsi comme un moment de ferveur religieuse et de grands moments de manifestations d’hospitalité, conformément aux recommandations de Serigne Touba, en atteste la ruée vers Touba de ces millions de fidèles venues de partout.
Le président de la commission culture et communication du comité d’organisation du magal de Touba, Serigne Abdou Ahad Mbacké Gaïndé Fatma a souligné, dans un entretien avec l’APS, l’actualité du message du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba, dont la quintessence "nous permettrait de retrouver toutes les valeurs que nous avons perdues, ce qui est en train de nous perdre" en retour.
Il a de même salué le dynamisme de la diaspora mouride dont les transferts d’argent participent à la réduction de la pauvreté dans la cité religieuse.
"Nous n’avons pas fait d’études spécifiques sur l’impact de la communauté mouride de la diaspora à Touba. Mais, sur le plan de la finance, nous avons constaté qu’il y a un impact considérable(…) avec les envois d’agent", a-t-il dit.
Selon Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, "une bonne partie" des 900 milliards de francs CFA transférés annuellement par les émigrés sénégalais, vient de la communauté mouride, composante "la plus importante" de la diaspora sénégalaise.
De fait, les activités économiques, pour l’essentiel, se déplacent à Touba, d’où la décision des pouvoirs publics de faire de cet évènement un jour férié.