La consommation locale doit être encouragée afin de protéger nos unités industrielles, estime le ministre de l’industrie et des mines, en parlant de la pénurie de riz et de sucre. Il informe par ailleurs que la fiducie de Timis ne menace pas les intérêts du Sénégal. Et a par ailleurs, encore administré une leçon d’économie à Malick Gackou.
«Les gens aiment discuter sans connaitre les éléments. Au moment où nous parlons de riz, il y’en a en stock invendu au Walo. Qu’allons-nous faire ? On ne va pas continuer à alimenter les paysans des autres pays et laisser les nôtres». Cette explication du ministre de l’industrie et des mines en dit long sur la supposée pénurie de riz et de sucre importés. Il semblerait que l’Etat ait interdit les importations de riz pour encourager la consommation de riz local. L’ennui est que le riz en question n’est pas facile à trouver dans les villes. Pour le sucre, l’Etat peine à empêcher la sortie du sucre de la Css du territoire national.
Appel à un débat pédagogique
En plénière hier au Conseil économique et social sur le rôle et la place des zones économiques spéciales intégrées, le ministre des mines a profité d’une question pour solder encore ses comptes avec Malick Gackou qui avait déclaré que le Sénégal «c’est 161 887 milliards Cfa de réserves de mines et d’hydrocarbures prouvées». Pour Aly Ngouille Ndiaye, «l’exploitation minière n’est pas de l’arithmétique. Ce n’est pas parce qu’on estime une réserve à tant de milliards qu’on doit partager ce chiffre avec toute la population. Il faut prendre en compte les dépenses à faire pour disposer de la ressource. Si tel était le cas, on n’aurait pas besoin de chercher des investisseurs». Il a ensuite invité les politiques à faire preuve de pédagogie dans ce genre de débats.
Vers un nouveau site pour la Sodida
Il a en outre évoqué le cas de la Sodida. Initialement prévue pour regrouper les entreprises dans le souci de faciliter leur développement, la zone est devenue une zone d’habitation. «Souvent, ce sont les populations qui viennent habiter à côté des unités industrielles. C’est à la fois la faute des populations et de l’administration, qui n’a pas les moyens d’exercer le contrôle», a reconnu Aly Ngouille Ndiaye qui informe que la tutelle est en pourparlers avec les industriels pour trouver une solution. Qui semble être une délocalisation. Le ministre des mines et de l’industrie «a demandé un lieu» et attend la réponse des autorités concernées. Un cadre approprié permettra sans nul doute d’atteindre les 25% de contribution au Produit intérieur brut (Pib) par le secteur des mines.
Interpellé sur la fiducie que Frank Timis aurait faite sur le pétrole sénégalais en faveur de Gerald Metals. Aly Ngouille Ndiaye rassure : «On n’a pas de raison d’être inquiet. Ce sont des rapports entre privés. Les conflits, il y en a tous les jours. Les intérêts du Sénégal ne sont pas menacés parce que ce n’est pas sur les parts du Sénégal qu’il y a un conflit». Pour rappel, Gerald Metals aurait introduit une requête pour ordonner la saisie conservatoire des actifs détenus par Timis au Sénégal et dans plusieurs pays. Car Gerald Metals Sa accuse Frank Timis de non-respect de son engagement dans le cadre d’un arrangement de financement conclu avec Timis Ming Corp d’un montant de 50 millions de dollars.