Pour permettre à tous les décideurs de mieux comprendre l’essentiel du nouveau cadre harmonisé des finances publiques, le Sénégal va bientôt mettre à la disposition de ces derniers un module de formation sur «l’introduction à la réforme des finances publiques». L’Ecole nationale d’administration (Ena), sous la houlette du secrétariat exécutif du Projet de coordination des réformes budgétaires et financières (Pcrbf) du ministère des Finances, s’y attèle.
Dans le cadre de la sensibilisation sur la réforme du cadre harmonisé des finances publiques, le Sénégal est en train de mettre en œuvre un plan de formation qui devait toucher environ 10 mille agents d’exécution. Mais à l’évaluation des premiers éléments, il a été constaté qu’il y a encore des décideurs, notamment des ministres, des présidents d’institutions, des directeurs nationaux, entre autres, qui ne sont pas encore très au fait de la réforme.
Face à cette situation, le secrétariat exécutif du Projet de coordination des réformes budgétaires et financières (Pcrbf) du ministère de l’Economie, des finances et du plan, en partenariat avec l’Ecole nationale d’administration (Ena), a initié un autre mécanisme qui devrait permettre aux décideurs de mieux comprendre les tenants et aboutissants du nouveau cadre harmonisé des finances publiques dans l’espace communautaire. Cela, en mettant d’abord, le module 1 portant sur «l’introduction à la réforme du cadre harmonisé des finances publiques» en ligne. «Etant donné que les décideurs, compte tenu de leur calendrier chargé, sont difficiles à mobiliser par des formations en présentiel, nous avons pensé qu’il fallait développer d’autres mécanismes pouvant les toucher le plus rapidement possible. C’est dans ce cadre, avec la coopération luxembourgeoise, qu’un module sous une forme médiatisée a été conçu», a expliqué hier Abdoulaye Diarra, directeur de la formation permanente à l’Ena, lors d’une séance de présentation du module.
Module en 4 chapitres
Ledit module, selon le cabinet Solunea commis pour la conception, est déployé en quatre chapitres. Le premier chapitre porte sur le contexte de la réforme des finances publiques. Le deuxième chapitre explique les quatre nouvelles approches de la réforme. Le troisième chapitre développe les approches appliquées à la réforme et le quatrième chapitre donne les idées principales à retenir. «Tout au long de ces quatre chapitres, on propose à l’apprenant des exercices qui lui permettent d’avancer dans ces connaissances, puis des exercices en fin de chapitre lui permettant d’évaluer les connaissances acquises tout au long du chapitre et lui permettant également d’obtenir des badges symbolisant la bonne acquisition des connaissances. Après consultation des quatre chapitres, il y a un quiz d’évaluation qui permet de mesurer et de sauvegarder le niveau des acquis des apprenants», renseignent les experts.
Pour rappel, le Sénégal avait décidé d’appliquer le nouveau cadre harmonisé des finances publiques à partir de janvier 2017. Mais compte tenu de la complexité de l’exercice, le pays s’est soustrait à cette échéance de janvier 2017.
«Matériellement, l’ordonnancement implique toute une panoplie de tâches de contrôle de la régularité mais aussi, dans certains cas, de l’opportunité de la dépense budgétaire. Ce contrôle est d’autant plus crucial que l’ordonnancement représente la dernière étape de la procédure administrative de dépense, au-delà de laquelle une dépense irrégulière a de fortes chances d’être payée. Ce qui veut dire que chaque ministère et chaque institution constitutionnelle devra obligatoirement posséder suffisamment de ressources pour gérer l’ordonnancement de ses dépenses de manière irréprochable. Par ressources, j’entends des agents qualifiés, des locaux fonctionnels, du matériel informatique performant, des moyens de transport pour la transmission des dossiers de dépenses, etc. Autrement dit, la déconcentration de l’ordonnancement n’a des chances de réussir dans une structure administrative que s’il existe dans cette structure un certain nombre de prérequis logistiques, humains et organisationnels. Dans le cas contraire, c’est toute l’exécution du budget de l’Etat qui risque d’en souffrir», disait Amadou Ba, ministre de l’Economie, des finances et du plan, lors d’une rencontre avec le secteur privé.
Le Sénégal s’est ainsi donné un délai de trois ans pour parachever le processus. Et avec la médiatisation du module 1, il compte relever le défi. Le module devrait être consultable dès janvier 2017, à travers le lien : http//www.solunea.net/LuxDev/20160722/reformeUemoa proto.zip.