Les nouvelles directives de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sur la gestion des finances publiques devraient être appliquées à partir de ce 1er janvier 2017. Mais la date de basculement a été différée. Toutefois, le Sénégal continue sa sensibilisation et vient de mettre en ligne le module 1 sur ‘’l’introduction à la réforme du cadre harmonisé des finances publiques’’.
La nouvelle réforme des finances publiques dans l’espace Uemoa devrait entrer en vigueur dès janvier 2017. Finalement, ce basculement dans la budgétisation par programme a été légèrement différé. La commission de l’Uemoa va prochainement communiquer sur la date fixée pour entrer dans l’ère de cette réforme susceptible d’apporter plus d’efficacité dans les dépenses publiques. Mais qu’à cela ne tienne, le Sénégal continue toujours la sensibilisation des principaux acteurs concernés par les innovations des directives des finances publiques. Du 08 au 09 novembre 2016, un atelier de médiatisation du module 1, sur la thématique "information et sensibilisation sur ‘’les innovations des directives finances publiques de l'Uemoa de 2009", a eu lieu à l’École nationale d’administration (ENA).
Ce module 1, disponible en ligne, offre un accès plus facile et cible principalement les décideurs propriétaires de risques c’est-à-dire les ordonnateurs de dépenses. Selon le Directeur de la formation permanente de l’École nationale d’administration, certains ministres, directeurs d’agences, des DAGE (directeurs de l’administration générale et de l’équipement) ont été difficilement mobilisables pendant les campagnes de sensibilisation et de formation. Ils ont toujours été conviés à des ateliers de formation mais ne viennent pas, révèle-t-il. ‘’Ils n’ont pas le temps’’, dit-il pour justifier leurs absences. Pourtant, reconnaît-il, en ce qui concerne les agents d’exécution, il n’y a jamais eu de problèmes pour les sensibiliser sur les nouvelles règles de gestion axée sur les résultats. Avec ce module en ligne, dit Abdoulaye Diarra, à partir de leur ordinateur, ces derniers peuvent se connecter directement pour avoir toutes les informations sur les innovations qui seront apportées par ces directives.
Chaque ministre ordonnateur de ses dépenses
Cependant, Abdoulaye Diarra reconnaît que certains ministres sont très intéressés par la réforme. C’est le cas notamment, cite-t-il, de celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Professeur Mary Teuw Niane qui a demandé à ce que son top management puisse bénéficier de ces formations. Au-delà de ce ministère, d’autres départements ministériels ont écrit au Projet de coordination des réformes budgétaires et financières (PCRBF). Il s’agit, selon Sayebou Thiam, représentant du PCRBF à cet atelier de médiatisation, du ministère des Affaires étrangères dirigé par Mankeur Ndiaye et de celui de la Pêche et de l’Économie maritime avec Oumar Guèye. ‘’Vous ne pouvez pas avoir une responsabilité et ne pas savoir l’ampleur de cette responsabilité’’, avertit Abdoulaye Diarra.
Par ailleurs, l’entrée en vigueur de cette nouvelle directive de l’Uemoa va permettre aux pays membres de passer de la logique de budget de moyens à un budget de résultats. Au Sénégal, le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan ne sera plus l’ordonnateur principal des dépenses, une prérogative qui lui a été confiée par le président de la République, jadis seul ordonnateur principal et unique des dépenses. Avec le basculement vers cette réforme, chaque ministère est ordonnateur de ses dépenses. D’où la responsabilité évoquée par Abdoulaye Diarra.