Face à la presse hier au siège de sa formation politique, le leader du Grand parti (GP) a dressé un bilan peu reluisant de la situation économique nationale. Malick Gakou a dénoncé à cet effet une mal gouvernance qui plombe, selon lui, l’envol économique du pays.
Le président du Grand parti (GP) s’est départi hier de sa casquette d’homme politique pour enfiler celle d’un économiste, afin de diagnostiquer la situation économique nationale. Selon Malick Gakou, le Sénégal n’est pas pauvre mais fait face à un problème de gouvernance. L’ex-numéro 2 de l’Alliance des forces du progrès (AFP) de Moustapha Niasse estime ainsi que ‘’cette mauvaise gouvernance se traduit par les échecs répétitifs du Plan Sénégal émergent initié par le président de la République Macky Sall pour sortir le pays du sous-développement’’.
Selon l’ancien ministre du Commerce, ‘’le PSE ne mènera le Sénégal ni à la croissance ni au développement malgré la richesse de ses ressources naturelles et l’immense talent de ses ressources humaines’’. Pire encore, Malick Gakou renchérit que ce plan n’apporte pas une croissance inclusive. Ce qui ne favorise pas, selon lui, le bien-être des populations. ‘’Le PSE ne règle pas le problème de l’emploi des jeunes, de la pauvreté, de la précarité dans le monde rural principalement. Il ne règle pas le problème de l’agriculture non plus. Ce qui fait que le Sénégal continue d’importer plus de 900 000 tonnes de riz par an’’, fulmine-t-il. Aussi, à en croire le président du Grand parti, le Sénégal est le seul pays de l’UEMOA où la dette par habitant excède 500 dollars américains (295 500 francs CFA). Pour lui, cette situation est d’autant plus alarmante que le niveau d’endettement du Sénégal dépasse de loin ceux du Mali qui est à 35,2%, de la Côte d’Ivoire avec 33% ou du Burkina Faso qui en est à 32%.
Aux dires de Malick Gakou, le Sénégal s’endette trop vite et trop mal, à un rythme qui met en péril l’avenir des générations futures parce que ne tenant pas compte des priorités des Sénégalais pour la satisfaction du bien-être social. ‘’Le Sénégal se targue d’avoir un taux de croissance de 6% mais avec un taux d’endettement de 57%. Les institutions de Bretton Woods recommandent aux Etats de s’endetter à hauteur de 60% de leur Pib. Aujourd’hui, on se rend compte que le Sénégal est à deux doigts de dépasser ce seuil recommandé’’, déplore l’ancien responsable progressiste.
Poursuivant son exposé sur la situation économique du Sénégal, le leader du Grand parti est d’avis qu’il serait judicieux de mettre en corrélation la situation extrêmement pauvre des Sénégalais par rapport à la richesse des ressources naturelles du pays. Car à ses yeux, on devrait d’abord s’interroger sur l’utilisation des ressources naturelles afin d’en faire bénéficier les Sénégalais. Le leader du Gp croit savoir que l’impact de ces mauvaises politiques se ressent sur la situation de l’école, des universités et de la santé.
‘’C’est dans des abris provisoires que nos enfants suivent des cours. Cela est inadmissible dans un pays qui se dit en voie de développement. Malgré les fanfaronnades sur la Couverture médicale universelle, la santé souffre au Sénégal. La croissance n’a de sens que si elle permet au peuple sénégalais d’en tirer profit’’, râle le coordonnateur du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal (FDS/MWS).
Face à cette situation, Malick Gakou suggère des réformes rigoureuses et préconise la suppression des institutions et autres ‘’agences budgétivores qui ne font qu’augmenter les dépenses publiques’’.