Le Général Thierry Lion, conseiller militaire, chef de la Mission militaire de la représentation permanente de la France auprès des Nations unies a estimé, jeudi à New York (Etats-Unis) que "la vraie protection, c’est la confiance qui sera établie entre les populations et les casques bleus".
Le Général français qui s’exprimait lors du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix (OMP) présidé par le Sénégal, a souligné que "si les populations ont confiance, alors, il sera facile d’avoir les informations, les renseignements utiles pour bien les protéger".
"Trop souvent nos forces patrouillent en véhicule, se bunkerisent. Mais, il faut être le plus proche possible des populations qu’on est censé protéger, toujours communiquer et expliquer le sens de notre action", a relevé le Général Thierry Lion.
Il ne faudrait également jamais se lasser d’expliquer, de dialoguer avec les autorités politiques, religieuses, coutumières du pays d’accueil, a dit l’officier supérieur français, soulignant qu’il "s’agira de dire ce qu’on fait et de faire ce qu’on dit pour éviter tout malentendu".
"La population doit guider toutes nos actions militaires et de développement. Et il faut aller très vite, parce que les populations veulent du concret, ont besoin de paix tout de suite", a soutenu le conseiller militaire français.
Le Général Thierry Lion qui a rappelé la nécessité de "rester impartial vis-à-vis des belligérants pour ne pas perdre notre crédibilité », a invité à éviter les trois écueils que sont "vouloir tout faire, cesser le dialogue et ne pas se préparer au pire".
Pour sa part, le directeur de la Division des politiques, de l’évaluation et de la formation du département des OMP, Jack Chrsitofides, a relevé l’importance d’avoir "une stratégie et une légitimité politiques pour pouvoir assurer tranquillement la sécurité des populations".
"Sans un effort politique, il est difficile aux soldats de l’ONU d’assurer leur mission. On ne peut forcer le cours des évènements. Il faut une bonne analyse des menaces, des perspectives politiques pour pouvoir mettre fin aux violences", a indiqué M. Chrsitofides.
"Notre conviction est que la question des OMP dans la protection des civils doivent être appréhendée à l’aune de l’évolution des menaces actuelles qui caractérisent les environnements dans lesquels ces opérations sont déployées", a souligné le président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur Fodé Seck, représentant permanent du Sénégal auprès des Nations unies.
Présidant la discussion thématique du Groupe de travail sur "la problématique de la protection des civils et le renforcement des liens avec les stratégies politiques", Fodé Seck a relevé qu’à "côté du renforcement des capacités et des concepts opérationnels, la promotion des stratégies politiques et non armées, constitue un volet non moins important dans la recherche de solutions aux difficultés rencontrées dans le domaine de la protection des civils".