Gackou concrétise sa plainte contre Bouna Mohamed Seck qui l’accusait, à l’émission «Grand jury» de la Rfm, d’être à la solde de lobbies. Mais en même temps, le leader du Grand parti lance une pique à Moustapha Niasse, promettant que ces accusations de son directeur de cabinet n’auront pas le même sort que celles dites de l’affaire des 6 milliards de la Sonacos.
De la menace, Malick Gackou est passé à l’acte. Le leader du Grand parti a décidé de porter plainte contre son ancien camarade de parti, le directeur de cabinet de Moustapha Niasse. «J’avais donné 72 heures à Bouna Seck pour apporter la moindre preuve de ses allégations concernant le financement de mes activités politiques par des lobbies. Je l’avais interpellé devant Dieu et son Prophète (Psl), puisqu’il annonce à chaque occasion et en bandoulière sa foi musulmane de ne pas mentir, car un musulman ne doit pas mentir», a-t-il rappelé. Mais Gackou constate qu’à l’expiration de ce délai, le Progressiste n’a fait que lui servir «du verbiage et de la pédagogie». Et de souligner : «Comme devant la justice divine il fuit ses responsabilités, j’ai demandé à mon avocat Serigne Khassimou Touré de confirmer ma plainte contre lui. Ce faisant, il sera obligé de dire la vérité, rien que la vérité en apportant la preuve de ses allégations et il ne pourra pas se dérober à la mexicaine.» Et il y a sans doute une dose de pique à son ancien mentor, le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Sur sa détermination à aller jusqu’au bout de ce qu’il qualifie dans son communiqué d’«Affaire Bouna Seck, directeur de cabinet de Moustapha Niasse», Gackou ironise : «Et cette fois-ci, croyez-moi, ce ne sera pas comme dans l’affaire des 6 milliards de la Sonacos.» Le leader de l’Afp, alors député, avait accusé Abdoulaye Wade d’avoir détourné cette somme et investi à d’autres fins. Il avait failli perdre son immunité parlementaire pour être traduit devant les tribunaux. Finalement, Niasse se serait rétracté.
Interrogé sur le départ de l’ancien numéro 2 de l’Afp, M. Seck a répondu à l’émission «Grand jury» du dimanche 30 octobre dernier ceci : «Pour notre sécurité démocratique, avec ce qui s’est passé, n’importe quel parti peut être attaqué par des forces obscures qui peuvent instrumentaliser les gens. Ça peut être des multinationales ou des travailleurs de multinationales, des lobbies qui peuvent financer des agitateurs, des comploteurs au sein des partis politiques pour tenter d’accaparer des parcelles de pouvoir, essayer de choisir à la place des Sénégalais les dirigeants de ce pays. J’affirme que c’est ce qui s’est passé à l’Afp. Il ne faut pas que des forces extérieures, tapies dans l’ombre, soient représentées dans des partis de l’opposition.»