La Convergence libérale et patriotique de Serigne Mbacké Ndiaye a organisé hier une conférence publique qui a porté sur le thème : ‘’Le processus électoral et la pacification des rapports entre pouvoir et opposition.’’ Une occasion pour le conférencier, Me Doudou Ndoye, de dénoncer l’idée du gouvernement consistant à faire payer 10 000 F CFA aux citoyens désireux d’obtenir une carte d’identité biométrique.
L’avocat Me Doudou Ndoye n’est pas d’accord avec la décision de l’Etat visant à limiter la gratuité des nouvelles cartes d’identité et d’électeur biométrique à puce Cedeao (Commission économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest’’. Le leader de l’Union pour la République, qui animait hier une conférence publique initiée par la Convergence libérale et Patriotique (CLP) de Serigne Mbacké Ndiaye, trouve anticonstitutionnelle l’idée du gouvernement consistant à faire payer 10 000 F CFA aux citoyens désireux obtenir ces nouveaux documents.
L’ancien ministre de la Justice compte en faire un combat car il estime que tous les citoyens ont le droit et le devoir de voter sans débourser une quelconque somme. ‘’Le gouvernement n’a pas le droit de nous exiger ce payement au bout de six mois, cela ne tient d’aucune loi’’, a fait savoir l’avocat. L’ancien membre du Parti socialiste se dit formel : ‘’Je ne payerai pas ces 10 000 F, quitte à ne pas avoir de carte. C’est contraire à la constitution et je demande à Macky Sall de renoncer à cette disposition.’’ A l’en croire, vu la lenteur de la procédure, la majorité des Sénégalais risque de ne pas s’inscrire durant ces six mois. Me Doudou Ndoye renseigne également que la Cedeao et les Nations unies interdisent la modification de la constitution à quelques mois des élections alors que le Sénégal est en train de retoucher son code électoral.
Pour rassurer l’avocat, le chargé des élections de la Ligue Démocratique a fait savoir que l’Etat cherche peut-être à motiver les électeurs à travers cette mesure. Ousmane Badiane explique également que le coût de la refonte du fichier est exorbitant, donc ce payement peut contribuer à alléger le montant. Pour l’allié de Macky Sall, on doit plus mettre l’accent sur la refonte du fichier électoral qui prend fin en octobre 2017 alors que les législatives sont prévus en juillet 2017. ‘’Est-ce qu’on peut organiser des élections alors que tous les citoyens n’ont pas la nouvelle carte ?’’ s’interroge le membre de la Ld.
‘’Le pétrole n’est pas signe de richesse’’
Outre la question des élections, le conférencier a abordé celle du pétrole. A ce sujet, Me Doudou Ndoye souligne que le pétrole n’est pas un signe de richesse car les coûts de cette ressource ont fortement baissé. ‘’L’opposition parle trop ; elle doit arrêter de faire de la politique politicienne’’, a martelé l’avocat.
Me Doudou qui s’est aussi penché sur la dernière marche de la coalition Mankoo Wattu Senegaal a soutenu que l’interdiction des manifestations n’est pas nouvelle dans la politique sénégalaise. ‘’Depuis le régime de Abdou Diouf, toutes les manifestions de l’opposition sont réprimées et c’est une atteinte aux libertés que d’imposer à ses vis-à-vis une trajectoire. On ne doit pas demander une autorisation pour organiser une marche, elle doit plutôt être encadrée pour veiller à l’ordre public’’, a-t-il martelé. Selon l’avocat, lorsque les libertés ne sont pas garanties par le pouvoir, on ne peut pas demander à l’opposition d’être civilisée.
Le modérateur de la conférence et par ailleurs membre de la Convergence libérale et patriotique pour sa part est d’avis que les tensions au niveau de la classe politique sont dues à un manque de pédagogie. Mouyidine Abdoukhadre Sanokho qui estime qu’il y a un dialogue de sourds entre pouvoir et opposition appelle les acteurs politiques à réfléchir sur les questions essentielles.