Quatre-vingt-dix pour cent des personnes touchées par le paludisme dans le département de Linguère sont des transhumants, a affirmé jeudi Aliou Ndour, point focal de la lutte contre le paludisme au district sanitaire de Louga.
Dans un entretien accordé à l’APS, M. Ndour explique qu’une cartographie des cas de paludisme à Linguère permet de se rendre compte de cette réalité. Saluant les bons résultats obtenus dans la lutte contre cette maladie, il déclare que ce département constitue l’une des zones plus touchées avec Dahra, Darou Mousty et Kébémer.
Louga fait partie, avec Saint-Louis et Matam, de l’axe Nord où le paludisme est en phase de pré-élimination avec moins de 5 cas sur mille habitants, souligne-t-il. Selon lui, c’est par étape qu’on arrivera à éradiquer la maladie.
Il explique que le département de Louga applique la stratégie de pré-élimination consistant à investiguer tout cas déclaré. ‘’Il s’agit d’effectuer une descente chez le patient et de prendre en charge en ACT toute la famille’’, indique Aliou Ndour.
Il signale que cinq familles voisines de celle du malade sont aussi ciblées par les médecins qui font le diagnostic et prennent en charge tout cas confirmé.
Dans cette stratégie, souligne M. Ndour, il est prévu de faire le test diagnostique rapide à tout individu ayant développé une fièvre ou ayant voyagé durant les derniers jours. Il indique que Linguère a un partenaire qui appuie le district et explique l’application de la stratégie de pré-élimination.
D’une manière générale, le point focal régional du paludisme et superviseur régional des soins de santé primaires au district sanitaire note une baisse des cas de paludisme enregistrés durant les trois premiers trimestres de 2016 par rapport à la même période en 2015. On a en effet recensé cette année 1.136 malades contre 1.519 l’année dernière.
Il espère que, d’ici deux ans, le département de Linguère atteindra peut-être la phase d’élimination. Il assure qu’il y a moins de cas, qu’on les maîtrise et les guérit. Il ajoute que les ACT sont disponibles de façon permanente dans la région.
Le seul hic, déplore-t-il, est l’attitude des populations à ne pas recourir très tôt aux services des médecins, ainsi que la non utilisation systématique des moustiquaires imprégnées malgré leur disponibilité.